SUE FOLEY – One Guitar Woman

A Tribute To The Female Pioneers Of Guitar // Stony Plain
Blues, Classique, Country
SUE FOLEY - One Guitar Woman

En plus de trente ans de carrière, Sue Foley, cette Canadienne de naissance, a publié une quinzaine d’albums, et qu’elle ait choisi de publier celui-ci le jour de son anniversaire n’a sans doute rien de fortuit. En effet, cet enregistrement unplugged la présente pour une fois seule à la guitare acoustique, selon un hommage d’anthologie à certaines des femmes guitaristes auxquelles elle a dédié son livre “Guitar Woman”, entrepris en 2001. Elle assortit d’ailleurs ces douze plages d’un livret annoté de sa main, détaillant par le menu l’importance historique et géographique de chacune de ces musiciennes, ainsi que leur influence sur sa propre éducation musicale. Entamant ce panégyrique par le “Oh Babe It Ain’t No Lie” de la grande Elizabeth Cotten (guitariste gauchère jouant sur un accordage pour droitière, et révélée sur le tard par la famille de Pete Seeger), elle y ajoute également son célèbre “Freight Train”. Sur le “Motherless Child Blues” de la méconnue Elvie Thomas (ainsi que le “Last Kind Words Blues” de la guère plus célèbre Geeshie Wiley), Sue égrène un picking aussi agile et articulé que celui que produisait le grand Mississippi John Hurt à leur époque commune (la fin des twenties du siècle dernier). Elle épouse ensuite le style rythmique de la grande Memphis Minnie sur “In My Girlish Days” et “Ain’t Nothing In Rambling”, avant de restituer le jeu éminemment sophistiqué de Maybelle Carter (l’historique belle-mère de Johnny Cash) sur “Lonesome Homesick Blues” et son propre “Maybelle’s Guitar”, avant le gospel blues dévôt de Sister Rosetta Tharpe (“My Journey To The Sky”). Comme elle en donne régulièrement démonstration sur les planches, Miss Foley s’est accoutumée aux influences mexicano-hispaniques lors de ses longs séjours au Texas, et c’est ainsi qu’elle reprend (partiellement en espagnol) le “Mal Hombre” de la star iconique de la musique tejano, Lydia Mendoza. Elle pousse même l’exotisme jusqu’à revisiter deux guitaristes classiques: la virtuose française Ida Presti, et l’Hispano-Américaine Maria Rosario Pilar Martinez Molina Baeza (nom de scène: Charo). Bien qu’essentiellement composé de reprises, cet album s’avère donc peut-être, paradoxalement, son plus personnel à ce jour. Faut-il préciser que cet écrin acoustique (capté au Texas par son ami Mike Flanigin, et mastérisé dans les studios londoniens de Abbey Road) met aussi magistralement en valeur son fier timbre vocal? Quand l’une des plus émérites praticiennes contemporaines des six cordes nous dévoile son jardin secret, on vaque de merveille en merveille…

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 5th 2024

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