Americana

La Canadienne Sue Decker (dont nous avions déjà chroniqué le premier album ICI) s’est rendue à Nashville pour enregistrer son successeur sous les auspices de l’un de ses compatriotes de renom, le grand Steve Dawson (dans son fameux Henhouse Studio). Entre country version honky-tonk (“The Lost Ones”, “Pretty Words & Flowers”, “Never Asked To Be So Strong”), blues (“Hummingbird” ou le mambo “Cheatin’ Side Of Town”) et folk (le three-steps “Nobody’s Mother”, auquel les six cordes de Dawson apposent leur dépouillée splendeur), Sue se concentre ici sur son chant (plus expressif que jamais), pour ne démontrer ses talents à la lap-steel qu’en une seule occasion (mais laquelle!). Également épaulée par les expérimentés Dave Jacques à la basse et Justin Amaral aux baguettes et balais, elle confirme le remarquable talent de songwriter-interprète qu’elle révélait lors de son premier effort. Il n’est que d’ouïr son poignant “Love Made For A Lifetime” pour mesurer à quel point les comparaisons qu’elle suscite avec les grandes Lucinda Williams et Bonnie Raitt sont loin d’être usurpées. Ses chansons, s’adressant avec pertinence et empathie aux have-nots et autres gueules cassées de la vie, s’inscrivent avec panache et dignité dans la tradition populaire dont elles se réclament à bon droit. La paire qu’elle constitue avec un Dawson au sommet de son art de guitariste, de producteur et d’arrangeur s’avère en outre d’un brio à ne manquer à aucun prix.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, March 11th 2024

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