Steve WINWOOD – Greatest Hits Live

Wincraft records / Modulor
Pop, Rock

Avec son ami (et complice occasionnel) Eric Clapton, Steve WINWOOD demeure l’un des rares artistes anglais à pouvoir se targuer d’une carrière embrassant cinq décennies, et au moins trois générations. Certes, ses fans de la première heure eurent quelque peine à apprécier sa période MTV dans les années 80/90, et peu d’entre eux osaient espérer un retour de l’ex-Stevie à ses premières amours. Alors qu’on ne dénombre plus les compiles qui lui sont consacrées, Steve WINWOOD se paie le culot d’une double anthologie de ses “Greatest Hits” en live. Que l’on se modère toutefois, les nostalgiques du Spencer Davis Group, de Traffic et Blind Faith ne découvriront ici nul inédit. Steve a préféré piocher parmi les prestations de son fidèle live band au fil des quinze dernières années, pour nous livrer ses versions actualisées favorites de ses titres les plus fameux, toutes époques confondues. Les deux seules covers étrangères à son répertoire s’avèrent ici une émouvante version du “Them Changes” du Band Of Gypsies de son regretté ami Hendrix, et une du “Why Can’t We Live Together” de Timmy Thomas (qui figurait sur son “Nine Lives” de 2008). Pour le reste, il déroule avec gourmandise quelques unes des perles de sa propre discographie: l’instrumental “Glad” qui ouvrait le “John Barleycorn Must Die” de Traffic, ainsi qu’un bel éventail du répertoire de cette formation majeure des années 60/70: “Pearly Queen”, “Rainmaker”, “40.000 Headmen”, “Medicated Goo”, “John Barleycorn”, “Low Spark Of High Heeled Boys”, “Empty Pages” et “Dear Mr Fantasy”. La période Spencer Davis n’est pas en reste, puisqu’outre “I’m A Man” figure une énergique version de “Gimme Some Lovin'”. Le solde des autres plages se répartit entre deux titres de Blind Faith et quelques uns des hits de Steve WINWOOD en solo. L’excellente nouvelle pour les vintage fans du bonhomme tient en cette formule: “no synths nor drums-machines were used in the making of this record”. Multi-instrumentiste confirmé, Steve WINWOOD se consacre essentiellement ici à l’orgue Hammond, dont il demeure l’un des meilleurs praticiens au monde. Comme chez les Doors, c’est lui qui assure également les basses de la main gauche, réservant l’espace nécessaire aux percussions afro-cubaines d’Edson Da Silva, et au drumming impeccable du réputé Richard Bailey. Aux six cordes, l’imparable Jose Neto impressionne tant en rythmique que par ses soli aussi mesurés que lyriques (“Mr Fantasy”, “Them Changes”). Le résumé flamboyant d’une carrière en 23 plages gorgées de vie, dans des arrangements réactualisés n’en trahissant cependant ni le groove, ni l’esprit.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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