STEVE N’ SEAGULLS – The Dark Side Of The Moo

Playground Music
Bluegrass, Pop
STEVE N' SEAGULLS - The Dark Side Of The Moo

Ceux parmi nos lecteurs qui connaissent ma propension aux chroniques en forme de jeux de pistes vont être servis, car celle-ci s’annonce gratinée! En effet, si conjuguer bluegrass, metal et pop pouvait sembler à priori une idée saugrenue, les Finlandais de Steve N’ Seagulls s’y tiennent mordicus depuis une bonne quinzaine d’années, mais n’en sont nullement les précurseurs, puisque les Nashvillians de Hayseed Dixie les ont précédé d’une décennie sur ce créneau (avec seize albums à ce jour). Passons rapidement sur le jeu de mots qui leur fait office de nom (chacun ou presque connaît en effet l’acteur de films d’action et d’arts martiaux à succès Steven Seagal, qui se double par ailleurs d’un musicien et collectionneur compulsif de guitares ayant appartenu à de fameux bluesmen, depuis Bo Diddley et Muddy Waters jusqu’à Hendrix et Stevie Ray Vaughan), pour en venir au titre même de cet album (leur cinquième à ce jour). “Dark Side Of The Moo” (“La Face Cachée Du Meuh”) – allusion satirique au blockbuster de Pink Floyd – fut en effet dès 1986 le titre d’un semi-bootleg paru sur Trixie Records, et regroupant certains titres alors relativement obscurs ou oubliés du Floyd en question. Ne se cantonnant pas à la seule transposition de standards éculés, ils mixent ici compos originales et adaptations, et de “The Number Of The Beast” (Iron Maiden) à “Too Much Love Will Kill You” (Queen) en passant par “Don’t Fear The Reaper” (Blue Öyster Cult), “Freestyler” (de leurs compatriotes Boomfunk MCs), “Silvera” (Gojira), “More Than A Feeling” (Boston) et “Danger Zone” (Kenny Loggins), distillent quelques good time nuggets de leur cru (“Seagulls & Moonshine”, “People Just Need To Love You”, “The Signals From The Past”). Comme pour les Rubettes, Sha-Na-Na et Au Bonheur Des Dames avant eux, le défi consiste ici à maintenir l’équilibre entre second degré et crédibilité musicale, mais force est bien de reconnaître qu’ils y parviennent cette fois encore (avec un soin particulier porté aux vocals et chœurs).

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, December 1st 2025

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