Steve Lukather – All’s Well That Ends

Mascot Records
Rock

Et voici un guitariste qui n’a rien d’un débutant! Steve Lukather a en effet enregistré plus d’une douzaine d’albums studio avec Toto, quatre ‘Live’, et ses contributions en tant que musicien de sessions/studio lui permettent de voir figurer son nom sur plus de mille CD…!!
Il va sans dire que ne sont pas inclus dans ce nombre vertigineux d’albums, les neuf opus qu’il a signés de son nom, entre 1989 et 2010. Le plus extraordinaire, ici, n’étant pas le chiffre abyssal d’albums sur lequel figue son nom, mais la faculté que possède cet artiste de toujours surprendre et émouvoir l’auditeur à l’affût de nouveauté. Cinq compositions coécrites par lui-même et son ami musicien-producteur C.J Vanston, et quatre autres dans lesquelles ont participé différents musiciens dont des membres de la formation qu’il s’est adjoint.
Celui qui figure depuis 2009 au Musicians Hall of Fame de Nashville, a naturellement invité ses enfants à contribuer au nouvel opus: son fils, Trevor, joue de la guitare dans ‘Don’t Say It’s Over’, et sa fille Tina chante dans ‘Darkness In My World’. Et, comme d’habitude, ce qui surprend, dans la production du californien, c’est la dextérité et ‘l’apparente facilité’ avec laquelle il se joue de tous les styles, passant par exemple de manière déconcertante d’un rock FM à un jazz rock du meilleur aloi. Ce qui nous rappelle qu’il a même enregistré avec Miles Davis.
Un conseil, d’ailleurs: allez sur son site officiel, www.stevelukather.net , et faites défiler la liste alphabétique des musiciens avec qui il a enregistré pour comprendre combien Steve Lukather occupe une place prépondérante dans la musique de ces quarante dernières années. Sans oublier de préciser que son jeu de guitare est exceptionnel dans tous les genres de musique. Normal, pourrait-on même dire, pour un musicien pour qui l’instrument reste le ‘plus fidèle’ des compagnons.
Ce qui déconcerte, par contre, dans cet opus, ce sont les paroles des différents morceaux. Bien que les hauteurs de Los Angeles constituent son endroit de villégiature préféré, nous sommes bien loin des paroles des Beach-Boys. Il suffit pour s’en convaincre de considérer les titres de certaines plages: ‘Darkness In My World’, ‘Can’t Look Back’, ‘Don’t Say It’s Over’ ou ‘On My Way Home’. Décidément, Steve Lukather ne joue pas le blues avec la gamme pentatonique mais ce qu’il nous offre à écouter attentivement est bien teinté de cette couleur là, car c’est ce qu’il ressent au plus profond de lui!
Un album coloré et au punch redoutable, signé par un maître de la six cordes.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
Steve Lukather