Blues

Après ‘Out Of The Past’ puis ‘My Mind Gets To Ramblin’’, voici le troisième album proposé par un chanteur guitariste qui s’est forgé pour mission d’enregistrer du country blues et de la musique roots. Troisième album seulement, peut-on même regretter tant Steve Howell apporte un sacré coup de jeunesse à des chansons populaires telles ‘Wild About My Lovin’’ ou de vieux titres comme ce ‘Red Cadillac & Black Moustache, chanson signée L. May et W.B. Thompson enregistrée pour la première fois par Warren Smith chez Sun Records, en 1957.

L’interprétation de toutes ces chansons, faite par Steve Howell avec délicatesse et profond respect pour les auteurs, donne un éclairage très intéressant à ces chansons que bien d’autres ont déjà interprétées, mais en se les appropriant, en les personnalisant. Ce que ne fait pas Steve Howell, qui interprète plus qu’il ne joue ou chante, comme s’il était en liaison divine avec chaque auteur-compositeur.

A l’écoute de cet album on a l’impression de replonger dans les racines les plus profondes du blues, là où se côtoient des inconnus dont on devine les ombres et qui ont écrit ces ‘traditionnels’ et près desquels on croise John Lee Hooker ou Frank Stokes, un ‘country bluesman’ dont je vous invite à écouter la très belle chanson ‘Dowtown Blues’ avec laquelle Steve Howell ouvre cet album.

Troisième album, donc, pour lequel notre chanteur-guitariste aura mis tout le temps nécessaire, deux ans très exactement, de septembre 2007 à septembre 2009, pour choisir et enregistrer chacune des douze chansons. Un travail, une patience, une délicatesse que l’on sent tout au long de l’album et qui fait vibrer cette âme du blues de manière aussi sensible que Steve Howell dut vibrer en entendant Mississippi John Hurt pour la première fois, alors qu’il n’avait que treize ans, il y a plus de quarante cinq ans maintenant. C’était en 1965. Un choc qui marqua toute la vie de Steve Howell et grâce auquel nous avons le plaisir d’apprécier ce très bel album de ‘country blues and roots music’.