Stéphane PORTELLI – Sur le fil

2018 SP Production
Chanson française

La langue française est une ‘grande Dame’ qu’il faut habiller le mieux possible avec de belles paroles et de belles musiques.

“J’ai le sentiment d’être le Yves Saint Laurent de la chanson française. Or, quand j’écoute ce qui ce fait aujourd’hui, je n’entends que des blue-jeans troués et des casquettes à l’envers.” Henri Salvador (1917-2008)

Là-haut, dans ‘un jardin d’hiver’, loin de ‘Syracuse’, même si ‘le temps ne fait rien à l’affaire’, ‘il faut tourner la page’. ‘Et maintenant’, chez ‘ces gens là’, ‘sous le soleil exactement’, ‘ Madame rêve’, ‘Que la montagne est belle’, mais ‘avec le temps, va, tout s’en va’.
Mais de là-haut, dans votre éden, dans ‘le paradis blanc’, vous tous qui avez donné à la langue française toutes ses lettres de noblesse, réjouissez-vous tout de même, car certains artistes, vos disciples, assurent désormais la relève. Parmi les meilleurs de ceux-ci, un se nomme Stéphane Portelli. Et ne me dites pas ‘qui c’est celui là’, car je vous répondrai… il est ‘tombé du ciel’.

Stéphane Portelli, musicien autodidacte, inspiré par le Rock et le British Blues des années 60-70, fait son apprentissage de guitariste en écoutant Mark Knopfler, David Gilmour et Eric Clapton. Après avoir joué dans un groupe de Rock, il écume les cafés-concerts et les festivals de Blues, et en 2001 il débute une nouvelle aventure, sous son nom.
Avec déjà 3 albums à son actif, cet auteur/ compositeur/ interprète ne s’embarrasse pas de préjugés. Il sort totalement des sentiers battus, défiant même la loi de gravitation, pour nous offrir 11 de ses compositions avec ce quatrième album, le bien nommé ‘Sur le fil’. En équilibre sur le balancier de sa plume, Stéphane vous tient en haleine, tant le verbe conjugue la vie, tant les mots épousent la poésie dans cet univers teinté de Blues, nuancé de Pop, dont la dominance est le Rock.
Stéphane s’impose en ténor de la six cordes, la maîtrise de son jeu vous colle le frisson sur tous les titres de l’album. Vous êtes sous l’emprise, vous retenez vote souffle, sujet au vertige, le vertige du funambule en équilibre sur un fil, et je vous assure qu’au dessus de l’abîme tout est sublime. Sans faire de comparatif, Stéphane Portelli fait partie de ces artistes créatifs à forte identité que sont par exemple Stephan Eicher ou Matthieu Chedid.
Dès ce premier titre très prenant, ‘Lolita’, l’émotion vous étreint sur ce texte: “Une perle d’opium, une feuille d’aluminium, Ecstasy au coeur rose, mon héroïne overdose. En douceur et sans bruit, Lolita est partie”.
Bien soutenue par une rythmique cadencée et sans faille assurée par Patrice Gimenez à la basse et Vincent Declercq à la batterie, la guitare s’emballe sur les paroles sans équivoque de cet autre titre, ‘Sans doute’: “Sans délires quand tu es folle, sans sexe, sans drogue et sans alcool, je t’aime sous la douche, sans qu’elle te touche, ma bouche”.
Dès l’intro, la guitare miaule sur ce texte libertin ‘Ton chat’: “Perché sur les toits le soir je te salive, gare à toi si nos regards se croisent, je te captive”.
Je n’en dirai pas plus lorsque le petit félin se glisse sous les draps, vos yeux brillent de malice, je le devine, n’est-ce pas, vous avez envie de donner votre langue au chat!
Bien jouissive, la guitare se la joue bluesy ‘Sur le fil’, pour quelques confidences: “Le temps défile, notre histoire s’effile, aux pieds d’argile, je perds le fil, je me découvre, je ne tiens qu’à un fil, il faut en découdre, ainsi soit-il.”
Au fil de riffs acérés, la guitare au prise avec le démon, se fait diaboliquement Rock, dénonçant les ravages de la drogue sur ce titre, ‘Morphine’: “Dans cette mort douce et fine, une caricature tu dessines. Il reste, les contours d’un corps que tu uses, que tu apaises, que tu consoles, que tu perfuses.”
A l’unisson, rondeurs de basse et pleurs de guitare vous guident vers ‘Les mains tendues’, celles qui guérissent les vieux démons et dessinent des horizons. Ardentes, les notes de guitare fusionnent avec le Reggae sur ‘Ma muse’, pour mettre un corps à nu, amnésie somatique, avec des mots dévêtus, poésie érotique.
Swinguante et festive, la guitare s’éprend de quelques libertés, rêvant d’un instant sucré, d’un hôtel dérobé, d’un bol d’air frais où Bob Dylan planait.
Le violoncelliste Jade Neveux accompagne Stéphane et ses musiciens sur trois titres sublimes: ‘Une énigme’, ‘La fenêtre’ et ‘Janis’. La complainte au violoncelle est magique, les riffs de guitares sont magistralement envoûtants. ‘Janis’ vous fera frissonner durant 7 minutes 30, tant cet hommage à cette grande Dame est émotionnel: “Hey Janis’ Blues, tant de maux me déchirent. Hey Janis’ Blues, de tes mots je veux guérir. Dans un train qui déraille, sur ta voix nicotine, emmène-moi où que tu ailles, sur les routes orphelines. Et si Dieu trouve ça étrange, je veux croire au miracle, j’ai croisé un ange qui chante la musique du diable.”

Cet album ‘Sur le fil’ de Stéphane Portelli est sublime. J’ai totalement craqué, je suis bluffé comme c’est pas possible, comme un gamin émerveillé auprès du sapin lorsqu’il découvre les cadeaux déposés par le père Noël. Pour le qualifier, je n’ai pas d’autres mots que sublime dans mon vocabulaire, alors je reprends cette strophe figurant sur l’opus pour le résumer: Au son d’une guitare qui nous traverse le corps, à la poésie des mots qui volent au-dessus des notes, à la beauté de la vie, à la passion, à la folie.
Et là-haut, Henri, avec son sourire légendaire, lève le pouce bien haut et s’exclame “Wouha… La musique et les textes de Stéphane, ça, mon gars, c’est le top de la haute couture!”. Le grand Georges acquiesce et confirme: “Tout est bon chez lui, y’a rien à jeter, sur l’île déserte il faut tout emporter.”

Cet album est pour tout public, pour les amoureux de la langue française, pour les inconditionnels de la guitare, pour les amateurs et les passionnés de bonne musique, la vraie, celle qui fait battre les coeurs et fait vibrer.
Amis lecteurs de Paris-Move, jeunes et moins jeunes de France et de Navarre, procurez-vous absolument cet album, il vous surprendra, car il est incontournable, il est indispensable!

Alain AJ-Blues
Rédacteur en chef-adjoint
PARIS-MOVE

Vous pouvez commander directement cet album auprès de Stéphane Portelli, sur sa page Facebook: ICI

Vous pouvez également le commander sur le site officiel de Stéphane Portelli: ICI

Track list de l’album ‘Sur le fil’:
1 – Lolita – 3’34’’
2 – Sans doute – 4’32’’
3 – Ton chat – 4’08’’
4 – Sur le fil – 4’47’’
5 – Morphine – 4’23’’
6 – Une énigme – 5’12’’
7 – Les mains tendues – 5’24’’
8 – La fenêtre – 5’41’’
9 – Ma muse – 4’15’’
10 – Blues blanche – 4’12’
11 – Janis – 7’31’