Indie Pop

Désormais relocalisé à Berlin (pour de sombres histoires de visas), le quartette écossais Spinning Coin a enregistré son second album en France. Allez donc vous étonner ensuite du nom de leur label! Les climats cafardeux qui présidaient à son prédécesseur (“Permo”, paru voici trois ans déjà) persistent certes (notamment sur le “Avenues Of Spring” d’ouverture), mais les timbres à la fois singuliers et détachés de Sean Armstrong et Jack Mellin sont à présent contrebalancés par celui de leur nouvelle bassiste et claviériste canadienne, Rachel Taylor (au bénéfice de mid-tempi éthérés tels que “The Long Heights” et “Black Cat”). Avec ses jingle-jangles de Rickenbacker et son riff emprunté à “In Between Days”, “Feel You More Than World Right Now” sonne étrangement comme les La’s exécutant une cover de Cure. Ces correspondances avec le versant pop d’un Robert Smith se répètent lors des enlevés “Get High” et “Ghosting”, tandis que “Despotic Sway”, “Laughing Ways” et “It’s Alright” s’inscrivent sans à-coups dans la ligne de leurs aînés Teenage Fan Club et Go-Betweens. Soit les héritages transitifs des Byrds, de Tom Verlaine et de Big Star, que confirment “Soul Trader” et le three-steps “Slips Away”, tandis que “Never Enough” va jusqu’à convoquer la geste de The Coral circa “1000 Years”. Bref, un second essai pétri de (bonnes) références, mais dont la cohérence précaire traduit sans doute une certaine insécurité. Dont la clé réside peut-être dans la plage conclusive, “Thing Of The Past”.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 29th 2020