World electro

Qu’on l’admette ou non, la culture dance, à travers la multitude de ses dérivés, est un phénomène désormais établi. L’émergence du hip-hop puis de l’electro (en relais de la vague disco) a figé les bases du funk, quitte à en faire la plus gigantesque data où puisent des générations de samplers pas toujours sans reproches. Le duo que constituent Alexis Eleftheriad-Bey (alias le DJ parisien Soulist) et le producteur caenais Pierre Troel (alias Fulgeance ) “reworke” ainsi quantité de musiques du monde pour irriguer les pistes de danse qu’ils alimentent et animent de concert. C’est ainsi que l’on trouve dans leur quatrième LP à ce jour (si l’on peut parler de Long Playing, à propos d’un domaine qui s’exprima si longtemps en termes de Maxi EPs et d’Extended Plays) des remixes de musiques brésiliennes (“Cultural”, “A Onda”, “Wiggle”, “Mamae Não Quer” – ce dernier figurant João Selva, dont le dernier album est chroniqué ICI), turques (“Out Of Touch”) ou encore de Madagascar (“Koul Dan Mon Do”) et d’Israel (ce “Lightweight” atmosphérique que susurre la sensuelle Jenny Penkin), systématiquement martelées à coups de BPMs et de chuintements artificiels réputés désinhibants et accélérateurs de rythme cardiaque. Pour la plupart exécutées au synthé, les basses remplissent leur office, et s’il existe forcément une niche pour ce genre (dont les adeptes devancent probablement en nombre ceux des Fleshtones et de Dr. Feelgood réunis), on imagine plus facilement son exercice depuis la console du bal du camping des Flots Bleus qu’au Bataclan… Bains Douches et Palace pas morts? Ces boules à facettes et infra-basses sont comme la crise: on n’en voit pas la fin.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, September 24th 2023

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