Rock |
Premier album de cette jeune suissesse-allemande qui chante merveilleusement bien en anglais, ‘Monday’s Ghost’ est un subtil mélange de pop et de folk aux teintes jazzy dans lequel on retrouvera nombre d’influences, jusque dans les instruments, comme cet harmo à la Neil Young sur ‘Birthday’.
Les treize titres vous entraînent dans une longue valse très ‘classe’ dont le tempo et l’atmosphère changent au gré des fantaisies de ‘LA’ Sophie. Cela commence en douceur, avec cette voix charmeuse sur fond d’arpèges de six cordes sur ‘Shape’, long murmure chanté qui vous ouvre grand la porte du second titre, ‘Round and Round’, où tout est rond, de la voix à la guitare basse qui vous fait tanguer le navire en beauté. C’est plaisant et ça s’insinue, mine de rien, dans votre inconscient, histoire de vous faire fredonner l’air de ce ‘Round and Round’ dans le métro, chez votre coiffeur, au bureau ou sur le trottoir, entrain de fumer votre clope.
Puis fini la balade touristique ; avec la troisième chanson on prend de la hauteur, et du tempo. La rythmique basse-batterie est là pour vous le faire comprendre et même si vous pensiez que le titre, ’The Tourist’, aurait pu vous laisser flâner sur une ballade, niet de niet, c’est parti pied au plancher et la Sophie vous met les gaz à donf, vous autorisant ensuite une première pause avec ce superbe ‘Birthday’, sans aucun doute l’un des titres les plus ‘touchants’ de cet opus. Comme une balle en plein cœur ; et avec un harmonica, je vous dis pas…!
Inutile de vous passer en revue les neuf titres restants, ils sont tous de la même veine, avec de subtiles variations et de bien beaux arrangements, comme cette flûte sur ‘Mondays’ Ghost’, ou ces percus qui ouvrent ‘House Of Gods’ et que l’on retrouve sur ‘Teenage Spirit’, tout comme ce piano presque bastringue sur ‘Rise and Fall’.
Seule chanson chantée en allemand, ‘Walzer für Niemand’, est sans doute le titre-âme de cet opus, une longue valse très ‘classe’ dont le tempo et l’atmosphère changent au gré de ‘LA’ Sophie, mais cela, je vous l’avais déjà dit.
Mon gros coup de cœur va, lui, à ‘Beauty Above All’, sur lequel Sophie semble se dévoiler totalement, laissant filer sa voix la plus sensuelle et la plus douce.
Un bien bel opus qui laisse entrevoir de futurs somptueux albums si Sophie Hunger se laisse tenter par le risque de s’aventurer, et sans filet, sur certains chemins empruntés ici, mais pas totalement parcourus.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Sophie Hunger