Soja – Born in Babylon

KingStone – Socadisc
World Music

Musique devenue universelle grâce à Bob Marley, notamment, le reggae prend désormais son essor dans tous les pays du monde, faisant fi des frontière définies par les hommes. Originaire de Washington, Sofia raconte les racines du reggae, mais du côté américain.
Fondé par Jacob Hemphill (guitare et chant) et Bob Jefferson (basse), deux potes qui se sont rencontrés en Virginie et rejoints pendant leurs années de collège par trois autres loustics, Patrick O’Shea (claviers), Ryan Berty (batterie) et Ken Browenell (percussions), Soja trouva tout naturellement ses racines et son inspiration dans la musique de Burning Spear et Peter Tosh.
‘Nous adorions le hip hop et le rock, mais il manquait quelque chose dans le message..’, nous précisa Jacob, rajoutant même ‘…quand un titre proposait un message fort, les trois suivants ne traitaient de rien.’. Dont acte.

Enregistré en indépendant avec le célèbre ingénieur du son Jim Fow, le premier album de Soja sortira en 2002 sous le titre ‘Peace in a Time of War’. Un opus dont plusieurs titres devinrent des hits et propulsèrent la formation sur les routes.
En 2006, leur second opus, ‘Get Wiser’, explore la dualité de leur musique en combinant de magnifiques mélodies avec une rythmique plus lourde, en béton armé. Une formule explosive qui propulse l’album dans le Top 10 des albums reggae sur iTunes et qui demeure encore aujourd’hui dans le Top 100.

Après un EP contenant trois inédits sorti en 2008 et un DVD live en 2009, Soja nous revient avec ce ‘Born in Babylon’ que l’on aurait pu imaginer dense, fourré raz le museau de toutes les expériences vécues, mais qui, au bout du compte, sonne malheureusement un peu terne et sans cet éclat espéré. Faute peut être à cette trop forte attente alors même que le groupe a (simplement) passé un cap de plus. Les guests tels Chris Boomer ou Gentleman et Pamika y vont de leur contribution pour nous mettre un peu de baume au cœur, mais rien n’y fait, et malgré un opus de grande qualité, bien ciselé et au son nickel chrome, il nous manque ce grain de folie, ce plus, cette originalité que l’on retrouve par exemple avec cette intro au violon dans ‘You and Me’, morceau sur lequel apparait Chris Boomer, justement.
C’est ce piment, cette originalité que l’on espérait trouver dans les quinze titres de cet opus et qui manque, comme un excellent plat parfaitement cuisiné que l’on aurait omis de saupoudrer d’épices.
Un bien bel album, toutefois, qui survole aisément bon nombre d’opus estampillés ‘reggae’ et qui a le gros mérite de nous proposer un titre vraiment exceptionnel, ‘You and Me’.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move
Soja