Pop, Reggae

Issue des quartiers Nord de sa ville, Siska est depuis trente ans une figure significative de la scène musicale marseillaise. Après y avoir successivement appartenu à Axxam et Watcha Clan (ainsi qu’à Zion Train Imperial, en tant que choriste), la maternité lui a fait renoncer aux grandes tournées internationales, et c’est en solo qu’elle a repris, depuis une dizaine d’années, une liberté artistique qui l’a menée du reggae au trip-hop, ainsi qu’à la néo-soul. C’est sur une reprise de la grande Ann Pebbles qu’elle ouvre ce nouvel EP, constitué de quatre reprises représentatives de son éclectisme. “Trouble, Heartaches And Sadness” n’en prend pas moins des atours roots, avec basse prédominante et orgue zinzinant estampillé Tuff Gong. Couleurs que reprend forcément ensuite le “Igziabeher” de Peter Tosh (enregistré en version nyabinghi avec le collectif No Night In Zion, en hommage à son mentor Ras Jahby récemment disparu). Plus bravache et flamboyante, l’adaptation du “Arabian Knights” de Siouxsie & The Banshees (modèle féminin revendiqué de Siska dans son adolescence) fait également la part belle à une touche ragga de bon aloi, avant que celle du “Im Nin’Alu” de la star israélienne d’origine yéménite Ofra Haza ne ferme le ban sur un dubstep hautement symbolique, chanté alternativement en arabe et en hébreu. Un EP tellement tight et habité que l’on se surprend à le repasser en dread… euh, en boucle. Vivement la suite (promise pour bientôt)!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, June 24th 2024

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