Pour ceux qui n’étaient pas nés à l’époque du rock progressif ou des groupes de la génération du Velvet Underground cet opus va sonner ‘bizarre’, ‘tordu’, comme si la galette argentée avait été déformée après avoir été soumise une journée entière au soleil du désert, comme si on l’avait plongée encore vivante dans le cœur bouillonnant d’un volcan en éruption, comme si…., et des si, il pourrait y en avoir tant le choc est impressionnant.

 

Dès le premier titre, ‘Never Saw Your Face’, on est immergé dans un cœur dont les battements sont saccadés, irréguliers, tandis qu’une voix à la Nico vous colle des frissons par milliers. C’est percutant et ca vous arrache le string sans prévenir.

 

Heureusement pour les autres, les deux titres suivants, ‘Dandelions on Fire’ et ‘Love Me Mine’ reviennent sur des bases plus construites, façon ballades plus classiques, mais c’est indéniablement dans les morceaux plus déjantés tels ‘Five Dollar Lottery’ et ‘I Saw Him’, à la croisée des chemins entre un rock progressif en pleine jouissance, façon Genesis du ‘The Lamb Lies Down on Broadway’, et les délires déstructurés de ‘Larks’ Tongues in Aspic’ de King Crimson, que cet album trouve son apogée, son sommet musical. D’autres titres, comme ‘The Getaway Man’, assurent le passage, la transition entre ces deux mondes, comme si finalement tous les styles musicaux n’avaient qu’une seule et unique racine, celle de la qualité, de la ‘bonne’ musique.

 

Un disque à faire découvrir.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer