Rock

Le premier album de Senser, Stacked Up (1994), très inspiré mais mal produit, suivi d’Asylum (1998), son exact inverse, avait été accueilli dans le silence méprisant des adorateurs de Rage Against The Machine. Le syndrome Clawfinger! Pour motif impérieux de renouvellement, le chanteur Heitham Al-Sayed a fait déborder To The Capsules du cadre rap/ metal d’origine. Confiance ou méfiance? Kerstin Haigh (chant, flûte), partie pouponner pour la troisième fois, a été remplacée par Erika “iMMa” Footman, ex-Skunk Anansie, Bastille et Mika, en 2012. Perte ou profit? “Devoid” lève le voile sur une production chétive atavique et un chant mixte circonscrit aux refrains. Avant une première tentative de contingentement, “Wounded Spectre” et “Break The Order” versant tous deux dans le metal indépendant. Puis les artistes hip hop anglais Junior Disprol et Manage participent à la mécanique ondulatoire de “Chemtrails”, écho du hoax climato-complotiste sur les trainées blanches créées par le passage des avions en vol: produits chimiques délibérément répandus en haute altitude pour les conspirationnistes, condensation de vapeur d’eau émise par les moteurs pour le reste du monde. Enfin, sur “Let there Be War”, Senser active d’ultimes leviers de puissance (les refrains hérités d’Alice In Chains) pour magnifier par contraste ses breaks aériens… On ne tire jamais un trait de plume sur sa propre histoire.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, February 6th 2021

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Senser – Witch Village (Official Video):

Senser – Liquidity (streaming):