Scott Reeves – The Alchemist

Origin Records
Jazz moderne
Scott Reeves – The Alchemist

Il s’agit ici d’un album que l’on pourrait qualifier de “document”, reflet d’une brillante performance réalisée en 2005 par le magistral Scott Reeves Quintet, avec Russ Spiegel, Mike Holober, Howard Britz, Andy Watson, et Scott Reeves au bugle alto, au trombone alto à pistons et à l’électronique. C’est un concert inédit du Scott Reeves Quintet, particulièrement sophistiqué, sur lequel on retrouve une ambiance particulièrement feutrée, celle du City College de New York. Exigeant, cet album demande un léger effort de la part de l’auditeur pour y entrer, mais ceci étant une fois fait, cette musique inspirante vous envoute au point de ne plus pouvoir la quitter. “Je ne sais même pas si j’ai jamais eu l’intention de le sortir”, dit Reeves à propos de cet enregistrement, mis au placard. “Mais quand je l’ai écouté, l’été dernier, j’ai trouvé que le groupe avait l’air vraiment inspiré ce soir-là. J’ai aussi pensé que c’était peut-être le meilleur jeu que j’aie jamais fait et qui ait été enregistré. J’ai donc décidé de sortir ce projet.”
Le problème auquel Reeves a été confronté, et qui l’a peut-être découragé de tenter de sortir le concert à l’époque, était que l’enregistrement souffrait de problèmes audio. La soirée a été bien enregistrée par des étudiants du programme de technologie d’enregistrement du collège, mais il s’agissait simplement de documenter une collection de nouvelles compositions. Entre-temps, Reeves a commencé à travailler avec Brian Montgomery, un ingénieur du son et du mixage lauréat d’un Grammy Award, qui a travaillé avec des célébrités telles que Paul McCartney, Esperanza Spalding, Donald Fagen et le Maria Schneider Orchestra. Scott a apporté les fichiers à Montgomery, qui a opéré sa magie audio et a sauvé l’enregistrement, isolant chaque instrument et le remixant. “J’ai une grande estime pour les capacités de Brian à faire ressortir la meilleure qualité d’un projet”, dit Reeves. “Finalement, il a réussi à obtenir un son correspondant à ce que l’on peut attendre d’un bon enregistrement de studio.”
Pour Scott Reeves, le son a son importance, et c’est sans doute la clé de voûte de son œuvre: “J’ai commencé à jouer du trombone à l’âge de 10 ans”, explique Reeves. “En avançant dans ma carrière, j’ai eu du mal à trouver ma propre voix en dehors de l’influence de J.J. Johnson, Curtis Fuller, Slide Hampton et autres. J’ai découvert le bugle alto, qui est un instrument allemand entre la gamme d’un trombone et d’une trompette, et je suis vraiment tombé amoureux de ce son.”
Si vous ne connaissez pas encore Scott Reeves, voici quelques éléments biographiques: Scott est tromboniste, bugle alto, compositeur, arrangeur, auteur et professeur de jazz dans un collège. Il joue du trombone avec le big band de Dave Liebman et s’est également produit avec le Vanguard Orchestra et l’Afro-Cuban Jazz Orchestra de Chico O’Farrill, ainsi qu’avec des artistes tels que Steve Wilson, Kenny Werner, James Williams, Rich Perry, Bill Mobley, John Patitucci et d’autres. Il a écrit des commandes pour le Liebman Big Band, le Westchester Jazz Orchestra et des groupes à Rome et Kyoto. Le Scott Reeves Jazz Orchestra a sorti deux CD: Portraits and Places et Without a Trace, tous deux sur Origin Records. Reeves est professeur émérite au City College de New York et a également enseigné à la Juilliard School et dans d’autres universités régionales. Il est l’auteur de deux manuels d’improvisation de jazz qui font référence. C’est vous dire l’importance de ce musicien qui a réussi à toucher le cœur des rédactions de Paris-Move et de Bayou Blue Radio, qui lui ont attribué le sticker des “indispensables”.

Thierry Docmac
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move

PARIS-MOVE, June 19th 2021

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Album disponible ICI

Site web de Scott Reeves ICI