| Rock |
Le jeune homme est doué, incontestablement. Fils de diplomates, Scott Fisher commence le piano à 6 ans, là où d’autres font la guerre avec leurs jouets. A 14 ans il forme son premier groupe, avec Tye North (qui jouera par la suite avec Leftover Salmon). Etudiant brillant, il mène de front ses études et ses participations à des groupes de jazz-fusion, puis il enregistre un CD de 5 titres qui est apprécié par la critique. Deux ingénieurs du son détenteurs de Grammy Awards, Jesus ‘Chuy’ Flores (Ricky Martin,…) et Dave Way (Ziggy Marley, Sheryl Crow,..) rentrent en contact avec lui et lui proposent de mixer son prochain album. En 2007 le gourou des masters, Don Tyler (James Blunt, Elliott Smith,..) y apporte son coup de griffe.
L’objet final, un CD de 12 titres, sonne clean, presque trop, à mon goût. Le piano, bien mis en avant, et la voix aérienne, légère, vous feront irrésistiblement penser à James Blunt, entre autres. Et c’est là que cela me chiffonne: on a la bizarre impression d’avoir déjà entendu certains titres, comme si c’étaient de belles reprises, bien orchestrées, parfaitement arrangées. Ce qu’il manque à cet opus c’est cette touche d’originalité, cette étincelle qui sonne ‘découverte’, et qui ferait la différence entre Scott Fisher et James Blunt.
Incontestablement le mec est doué, alors pourquoi nous proposer un album où tout sonne ‘tamisé’, uniformisé, sans aspérité. Prenez ‘No Remedy’ et son intro qui sonne un peu Police, voilà qui fait frissonner l’oreille, surtout que le Scott en question ne se la joue pas Sting du tout. Sans doute le meilleur titre de cet opus qui manque de saveur, de piquant, d’épices. Attendons le prochain, et avec impatience, parce que dans ce Scott-là il y a de la graine de rock star.
Frankie Bluesy Pfeiffer
