| Blues |
Et voilà un CD qu’il est bon d’écouter et réécouter tant il vous file de bonnes vibrations. La pochette déjà, vous annonce la couleur: Scott, sa guitare et les branchages derrière eux sont en bleu, tout en ‘blue’, la teinte de ce super album de blues. Les douze titres proposés sont tous signés Scott Ellison, un chanteur-guitariste qui ne manque pas de bouteille et cela s’entend tout au long de cet opus. Jouer avec ‘Gatemouth’ Brown et nombreux autres grands noms du blues laisse des traces, indiscutablement. Une bouteille remplie d’expérience acquise aussi en assurant les premières parties de Joe Cocker, Roy Orbison, The Fabulous T-Birds, Leon Russell, Bobby Bland, Buddy Guy et l’un des ‘King’ du blues, B.B. King.
Toute cette expérience sur les routes, secouée au shaker, injectée dans les douze titres alignés ici, vous la prenez en pleine poire, et direct: ‘Steaming’, premier titre, vous insuffle un punch salvateur sur une rythmique en acier trempé, menée par des baguettes puissantes et talentueuses.
Vous vous dîtes, une fois ce titre passé, que le Scott Ellison va sans doute ramer vous en refaire un autre aussi percutant… Hé ben non, perdu. Le second titre, ‘Big Blue Car’ vous met KO debout, sans même vous avoir compté au tapis. C’est du blues pur et dur, carré, avec de belles envolées de guitare en écho aux paroles chantées par Scott Ellison.
Dans le rock y’avait, il y a un bail, le ‘Blue Suede Shoes’ de Carl Perkins ; le blues a désormais son ‘Big Blue Car’, signé Scott Ellison. Et avis aux amateurs de solo de six cordes: une première adresse, déjà, la seconde plage de cet opus, à écouter avec la sono à fond.
Et vous dire que tout le reste de l’album est du même acabit serait presque superflu car comme le chante Scott un peu plus loin (plage 5) : il est, oui, oui, oui, ‘King Of The Blues’.
Et si son nom est moins connu que de nombreux autres bluesmen, c’est que le Scott est modeste. Il n’invite pas de stars à ses enregistrements mais de très bons musicos: 23, sans oublier deux sections de cuivres! Hé oui, le Scott lance une invitation et voilà que 23 musiciens arrivent, et des musclés. Vous imaginez la notoriété du garçon…
‘Ice Storm’, un CD nickel-chrome qui donne une couleur intense au blues, sa couleur: le blue.
Frankie Bluesy Pfeiffer
