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Pourquoi tant de rage? “Imaginez un flirt entre Tina Turner et Black Sabbath” proclame le communiqué de presse, et pour une fois, ce ne sont pas des rodomontades. Après le terrassant “Warrior” (“vous allez connaître mon nom, depuis le Mississippi jusqu’au Nil”!), sorte de scud punk-funk, et l’écumant “What Did I Do”, “Live On Your Love”(sur le riff de basse du “Come Together” des Beatles) achève de mettre l’auditeur à genoux. Bon Dieu, cette fille doit dévorer son rumsteack à même la bête! Que sa mère fût une fameuse blues singer dans leur Canada natal n’explique pas tout. Même la ballade “The Answer” (cousine du “Dream On” d’Aerosmith) s’achève en pandemonium, au terme d’un crescendo dont seul le gosier de cette furie détient le secret. Tentons de résumer: cette donzelle dispose d’un organe à faire pâlir Montserrat Caballe et Chaka Khan, et en use comme on le ferait d’un lance-flammes. Son groupe compte au moins deux guitar-spadassins biberonnés au Blackmore (Ritchie, pas le scotch), également prompts à vanhaleniser tout ce qui bronche. Quant à leur batteur, j’imagine peu de fight-clubs qui l’accepteraient pour membre. À eux-tous, ils produisent une espèce de heavy-funk vicelard comme on n’en avait pas ouï depuis le Purple de “Burn” (“Silence”), Mother’s Finest et les imparables Bellrays de Lisa Kekaula. Bref, la lascivité d’un constrictor alliée à la férocité d’un barracuda: tous aux abris!