RYUICHI SAKAMOTO – Ongaku Zukan

WeWantSounds
Synth-Pop
RYUICHI SAKAMOTO - Ongaku Zukan

Disparu à l’âge de 71 ans le 28 mars dernier, Ryuichi Sakamoto demeure sans doute, du haut de ses 45 ans de carrière, l’artiste musical japonais le plus mondialement connu. Après ses débuts au sein du trio Yellow Magic Orchestra, il multiplia les collaborations (de Antonio Carlos Jobim à David Sylvian, en passant par Fennesz, Thomas Dolby, Robin Scott, Alva Noto, Christopher Willits et Ensemble Modern), tout en poursuivant une prolifique carrière solo, dénombrant une trentaine de références. Considéré à tort comme son quatrième album (il en avait publié un premier en 1978, juste avant YMO, et trois autres durant sa participation au groupe), “Ongaku Zukan” n’avait encore jamais été publié intégralement hors du Japon, si ce n’est dans une version tronquée par Virgin en 1986, sous le titre “Illustrated Music Encyclopedia”. En outre, deux versions japonaises coexistèrent, auxquelles s’ajoutaient respectivement un 45 tours bonus et un maxi trois titres, la martingale devenant au fil du temps un véritable Graal pour les collectionneurs… Ce sont précisément celles-ci que réédite WeWantSounds, en fac-simile vinyle avec gatefold et artwork d’origine. Encore auréolé de sa prestation auprès de David Bowie dans le film “Merry Christmas Mr Lawrence” (“Furyo”, dont il signa également la fameuse B.O., couronnée d’un prix aux BAFTA en 1984), Sakamoto (alors en pleine exploration des possibilités que lui offrait le Fairlight) déploie le vaste spectre de ses talents et passions, depuis le jazz (“A Tribute To NJP” et cet “Etude” aux relents de Steely Dan, auquel s’agrègent une touche de skank et un solo de trombone digne des Skatalites), la musique concrète (“Replica”), les comptines ethniques arrangées (“Ma Mère L’Oye” avec chorale d’enfants) et l’impressionnisme romantique (“Self Portrait”), allant jusqu’à incorporer un funk moins robotique que celui de ses mentors de Kraftwerk (“Tibetan Dance”, dont le remix ci-inclus lorgnait carrément vers le Tom Tom Club de Frantz et Weymouth) et l’influence assumée du “Avalon” de Roxy Music (“Mori No Hito”). La brillante carrière d’auteur de musiques de films qui s’ouvrait alors à lui s’illustrait déjà au fil d’exercices tels que “Paradise Lost” (avec ses jacassements de goélands et cormorans sur steel drums), l’épique “Tabi No Kyokuhoku” (aux effluves de “Chaparral”) et “M.A.Y. In The Backyard” (qu’utilisa ensuite le réalisateur Luca Guadagnino au générique de son propre “Call Me By Your Name”). Tout en les assaisonnant de force rasades d’effets synthétiques, ce bon Ryuichi n’en confirmait pas moins ses impressionnantes capacités pianistiques, ainsi que de celles de compositeur et d’arrangeur rompu à la rude école de l’Université des Beaux-Arts et de Musique de Tokyo.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 14th 2023

Photo credit: Sukita

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Tracklist:
1. Tibetan Dance
2. Etude
3. Paradise Lost
4. Self Portrait
5. 旅の極北 (Tabi No Kyokuhoku)
6. M.A.Y. In The Backyard
7. 羽の林で (Hane No Hayashi De)
8. 森の人 (Mori No Hito)
9. A Tribute TO N.J.P.

Bonus:
10. Replica
11. マ・メール・ロワ (Ma Mère l’Oye)
12. Tibetan Dance (Version) (Not on the regular LP + 7” Edition)