RY COODER – The Prodigal Son

Perro Verde Records / Fantasy Records / Concord Music
Blues

On ne présente plus Ry Cooder, et seuls déjà ces noms-là vous placent l’importance du bonhomme: Buena Vista Social Club, Rising Sons et Little Village. Ry Cooder, c’est aussi 24 albums sous son nom, 16 musiques de film dont 8 de Walter Hill et 2 de Wim Wenders, et 42 participations à l’enregistrement d’opus d’autres artistes, parmi lesquels Captain Beefheart, Taj Mahal, Arlo Guthrie, Van Morrison, Jagger & Richards et j’en passe…
Avec ce nouvel opus, une fois de plus Ry Cooder va nous surprendre, et avec superbe. Ce nouvel album débute par un traditionnel, une balade Folk Straight Street, de 1955, particulièrement mélancolique et magistralement interprétée. Dès le second titre, l’immense Ry nous embarque dans un de ses Blues dont il a le secret, rempli de slide à vous foutre sur le postérieur! C’est magistral et cela vous laisse sans voix.
Ry Cooder a entraîné 6 loustics dans l’aventure: son fils Joachim (Cooder) à la batterie et aux percussions, Robert Francis à la basse sur “You Must Unload”, Aubrey Haynie sur le même titre et Terry Evans, Arnold McCuller et Bobby Ling au chant. Il assure, quant à lui, le chant, la guitare, le banjo, la mandoline, la basse et les claviers, car l’artiste est un génial multi instrumentiste. Le tracklisting vous offre 11 titres sur ce vingt-quatrième disque signé de ce grand bonhomme, dont 3 compositions personnelles: “Shrinking Man”, “Gentrification” et “Jesus and Woody”, 2 traditionnels de Blind Willie Johnson: “Everybody Ought To Treat a Stranger Right” et “Nobody’s Fault But Mine”. Le duo Cooder, Ry et son fils Joachim, a arrangé un autre classique, “The Prodigal Son”, et il interprète également “You Must Unload” d’Alfred Reed et qui date de 1927, “I’ll Be Rested When The Roll Is Called” de Blind Roosevelt Grave, “Harbor Of Love” de Carter Stanley, qui date de 1955, et “In His Care” arrangé par William Dawson, de 1961. Je défie quiconque de pouvoir remarquer les morceaux d’hier et ceux d’aujourd’hui tant l’interprétation que Ry Cooder et ses sbires font des onze titres sonne juste et contemporaine! Il est bon, en 2018, d’écouter de nouveaux titres d’un artiste qui nous renversait déjà sur “Memo From Turner” dans le film “Performance”, en 1970! Et il a eu le temps, depuis, d’influencer bon nombre de guitaristes! La marque des grands, des très grands!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)