RUTH MOODY – Wanderer

Blue Muse Records
Folk
RUTH MOODY - Wanderer

Bien que née en Australie, la singer-songwriter et multi-instrumentiste Ruth Moody est depuis belle lurette une figure notoire de la scène folk et bluegrass de Winnipeg, dans l’État Canadien du Manitoba. Après avoir été lead-singer de la formation progressive-folk Scruj MacDuhk (deux albums, dont un live, de 1997 à 2001), elle commença à étoffer sa palette instrumentale (guitare, piano, accordéon, bodhran, banjo…) pour incorporer le trio The Wailin’ Jennys (six albums dont un live, de 2002 à 2017), tout en enregistrant ses deux premiers album solo (en 2010 et 2013). Elle collabora aussi avec Mark Knopfler sur ses propres “Privateering” et “Tracker”. Pour son troisième effort à ce jour (celui dont nous vous entretenons présentement), elle a écrit et composé dix originaux, dont elle confia la production à Dan Knobler (Alice Russell, Lake Street Dive), et pour l’exécution desquels elle convia à Nashville pas moins d’une quinzaine de musiciens distincts (dont le guitariste Joey Landreth). S’ouvrant sur l’aérien “Already Free” (dont les arrangements rappellent ceux du “Astral Weeks” de Van Morrison), elle y chante de son timbre haut perché, évoquant celui de la jeune Emmylou Harris (lequel illumine tout autant l’irrésistible plage titulaire). Le délicat “Twilight” (dont elle assure elle-même les chœurs en contre-chant) achève de nous prodiguer une douce torpeur, avant qu’avec son banjo appalachien, Ruth ne dialogue avec Landreth et sa resonator guitar sur le poignant “The Spell Of The Lilac Bloom”. Elle se remémore son adolescence sur les nostalgiques “Seventeen”, “Michigan” et “The Way Lovers Move”, que n’aurait sans doute pas renié la paire Christine McVie et Stevie Nicks. Quelques pépites telles que “Coyotes” se hissent même au rang de ce que proposait la grande Joni Mitchell voici un demi-siècle, et c’est bien le genre de comparaison dont on ne peut user qu’avec parcimonie et à bon escient (pas de problème pour le Corse, mais méfiez-vous tout de même de l’Arménien, comme l’énonçait Edmond Simeoni), tandis que “North Calling” se drape du tartan celtique que lui confèrent le bodhran et le violon. Un peu le pendant féminin du splendide “On The Beach” de Neil Young, cet album de la Moody n’usurpe en rien son patronyme (qui peut se traduire par maussade), ni son titre (vagabond(e). Quand le spleen s’orne de telles parures, il en devient envoûtant…

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, May 15th 2024

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