ROSWELL RUDD & DUCK BAKER – Live

Dot Time Records
Jazz
ROSWELL RUDD & DUCK BAKER

Décédé le 21 décembre 2017 (à 82 ans), le tromboniste new-yorkais Roswell Rudd était reconnu par ses pairs comme l’un des fers de lance du free-jazz. Il avait pourtant débuté, durant ses années d’université, en tant que membre d’un combo dixieland et ragtime, au sein duquel il réalisa même deux albums. Enseignant ensuite au sein de l’université du Maine, il collabora avec l’ethno-musicologue Alan Lomax, tout en participant dès les sixties à l’avant-garde, au sein du New-York Art Quartet, puis du Liberation Music Orchestra (auprès de Charlie Haden, Michael Mantler et Carla Bley). Après avoir collaboré avec Archie Shepp, Steve Lacy, Cecil Taylor, Pharoah Sanders, Larry Coryell et Gato Barbieri, Roswell en vint à se passionner pour les musiques du Monde, en particulier celles du Mali et de Mongolie. Il lègue une vingtaine d’albums en leader, et près du double en tant que contributeur. Quant à Duck Baker (né Richard Royal Baker IV, en 1949 à Washington, siouplait), c’est l’un des guitaristes fingerpicking les plus révérés des U.S.A.. Autant à l’aise dans les registres folk, blues, bluegrass ou jazz que gospel, il fut admiré par des manchots tels que Leo Kottke, Stefan Grossman ou Chet Atkins, et réside désormais au Royaume-Uni. Ayant enregistré ensemble un premier album studio en l’an 2000 (“Broad Strokes”, chez Knitting Factory), Rudd et Baker furent ensuite captés live lors de certaines de leurs prestations communes. C’est de deux concerts distincts (l’un à New-York en janvier 2002, et l’autre à Albuquerque fin mars 2004) que proviennent les dix plages ici présentées. Même si l’on a parfois un peu l’impression d’y entendre Jorma Kaukonen se produisant avec Kid Ory (convenez qu’il y a pire, comme cauchemar), voici un disque d’une fraîcheur et d’une spontanéité paradoxales, si l’on considère la propension qu’y démontrent ses deux protagonistes à boucler le cycle d’une certaine histoire du jazz, quitte à remonter jusqu’à ses origines lousianaises (tout en y incorporant, avec virtuosité, mais non sans humour, maintes alluvions amassées sur son chemin). Un album presque aussi bon que son artwork peut s’avérer discutable.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 30th 2021

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ROSWELL RUDD & DUCK BAKER – Church (Live):