Rock

Telle une litanie, les Stones poursuivent donc l’édition à jet continu de leurs propres archives de périples. Il s’agit cette fois de celle de 1994, il y aura bientôt un quart de siècle. Et l’on se surprend dès lors à trouver un sursaut de jeunesse à ces quinquagénaires, dont on imaginait alors assister (une fois encore) à la tournée d’adieux… Première série de concerts sans l’historique Bill Wyman, ce “Voodoo Lounge Tour” s’avérait de fait, sans doute, leur chant du cygne artistique. En effet, l’album en question fut indéniablement leur ultime à présenter quelques originaux décents. Il n’en demeure pas moins que ce gig, capté à Miami le jour de la Sainte-Catherine 1994, confirmait le renversement de compétences au sein du band. Si Jagger en demeurait bien le boss, des supplétifs tels que Chuck Leavell (capable de remplacer à lui seul Nicky Hopkins, Ian Stewart et Ian McLagan), Darryl Jones (turbinesque bassiste au souple overdrive), ou encore Bernard Fowler et Lisa Fischer (choristes à même de pallier aux surventilations d’un Micksou en jogging permanent) s’avéraient déjà déterminants. De même que le vétéran Bobby Keyes (revenu en grâce), dont les soli de sax rescapaient du naufrage des challenges aussi hasardeux que “Sweet Virginia” et “Miss You”. Cette réédition au long cours (augmentée de pas moins de dix plages initialement sacrifiées au montage!) enfonce le clou: on ne reverrait plus les Stones en pareille forme avant le Jugement Dernier. Au registre des guests, la funeste Sheryl Crow se prend toujours les talons dans le tapis sur un “Live With Me” délibérément entamé par delà sa tessiture, tandis que Robert Cray stresse presque autant au fil d’un “Stop Breaking Down” insuffisamment répété. Quant à l’impérial Bo Diddley (passant relever les compteurs de son propre “Who Do You Love”, devant des Stones en dévotion contrite), sa bonhomie, son groove intemporel et sa générosité emportent ici une adhésion sans réserves. Si d’aventure vous vous demandiez encore où le regretté Johnny Thunders avait bien pu piocher le son caractéristiquement rouillé du “L.A.M.F.” de ses Heartbreakers, il vous suffit d’écouter les présentes versions de “Shattered” et “Street Fighting Man”. Augmentée de pas moins de cinq titres captés en amont de cette tournée (au stade des Giants, dans le New-Jersey), cette sortie en atteste: n’en déplaise à certains, les ROLLING STONES sont bien une religion. Et cette année, leur Noël tombe le 16 novembre, date de cette parution. Avec ses 174 minutes live, ce DVD “Voodoo Lounge Uncut” enterre même le film Woodstock (et ce avec beaucoup moins de temps morts).

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Le “Voodoo Lounge Uncut” existe dans les formats colifichets, triple vinyle, DVD, SD Blu-ray, digital audio et vidéo!
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“Voodoo Lounge Uncut” Track List:

Miami Concert – Audio and Video:
1. Whoopi Goldberg Intro
2. “Not Fade Away”
3. “Tumbling Dice”
4. “You Got Me Rocking”
5. “Rocks Off”
6. “Sparks Will Fly”
7. “Live With Me”
8. “(I Can’t Get No) Satisfaction”
9. “Beast Of Burden”
10. “Angie”
11. “Dead Flowers”
12. “Sweet Virginia”
13. “Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker)”
14. “It’s All Over Now”
15. “Stop Breakin’ Down Blues”
16. “Who Do You Love?”
17. “I Go Wild”
18. “Miss You”
19. “Honky Tonk Women”
20. “Before They Make Me Run”
21. “The Worst”
22. “Sympathy For The Devil”
23. “Monkey Man”
24. “Street Fighting Man”
25. “Start Me Up”
26. “It’s Only Rock’n’Roll (But I Like It)”
27. “Brown Sugar”
28. “Jumpin’ Jack Flash”

Giants Stadium Concert – Video Only:
1. “Shattered”
2. “Out Of Tears”
3. “All Down The Line”
4. “I Can’t Get Next To You”
5. “Happy”