ROLAND ROBERTS – All About The Timing

Happy Life Records
Alternative Country
ROLAND ROBERTS - All About The Timing

C’est vrai qu’il ne paie pas de mine de prime abord, ce jeune Roland Roberts: mal rasé, efflanqué, pas très grand, et fagoté de surcroît avec des frusques que l’on jurerait chinées à l’Armée du Salut d’un bled du Montana. Natif de Memphis, puis élevé en Alabama et au Colorado, le voilà planté en Alaska, où il tente de s’intégrer en nouveau venu parmi la modeste scène musicale locale. C’est par une journée neigeuse de l’hiver dernier qu’il a poussé la porte des studios Old Crow Recording à Whitehorse, Yukon, armé de sa simple guitare et d’un carnet de chansons de son cru, mais sans pour autant la moindre certitude quant au résultat de ces sessions, censées accoucher de son tout premier album. Sous la houlette de Bob Hamilton (taulier des lieux), et avec le concours de ce dernier à la steel-guitar, au dobro, à la mandoline et à la Fender Telecaster, ainsi que d’un florilège de musiciens résidents (Rob Bergman, basse, Lonnie Powell et Patrick Hamilton, drums, George McConkey, harmonica et Mme Hamilton en personne au violon et harmonies vocales), il parvient néanmoins à délivrer dix originaux convaincants, qui témoignent d’un talent de songwriter déjà abouti. Ainsi de l’irrésistible “Sittin’ In Nebraska”, dont l’auto-dérison assumée en fait un challenger crédible du “Stuck Inside of Mobile With the Memphis Blues Again” de Dylan: “Everyone I meet asks me what I’m doing here, they say it can’t be vacation, cause it would be kinda weird”, et son refrain “Ain’t no way going west, no going south, just sittin’ in Nebraska, no way getting out“. Dans un registre empruntant principalement aux canons de la country indépendante (“Beautiful Soul”, “Pictures On The Wall”, “Being Me”, “Keep Movin’ On”, la plage titulaire ou l’Appalachian bluegrass “Rambling Joe”), cet album n’en recèle pas moins quelques épatantes pépites de sensibilité mélodique et crue (“Wake Up”, “Lonely Blues”, ou ce “Don’t Tell Me Goodbye” littéralement à fondre). Si vous avez su priser le cocktail à l’ironie amère(icana) des Kinks de “Muswell Hillbillies”, cet album vous est spécifiquement dédié (d’autant que le Roland Roberts en question ne se défend guère moins bien au Wurlitzer que le John Gosling d’alors).

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 15th 2021

:::::::::::::::::::

ROLAND ROBERTS – All About The Timing: un album à commander sur le site de Roland, ICI

Site de Roland Roberts à visiter absolument, ICI

Roland Roberts – All About The Timing: