Rockin’ Johnny Burgin – Greetings from Greaseland

West Tone Records
Blues

Johnny Burgin ne rencontrera sans doute jamais le succès et la reconnaissance d’un Joe Bonamassa. C’est grossièrement injuste, mais en vingt ans de carrière, Rockin’ Johnny n’a jamais dévié de l’éthique que lui ont transmis les maîtres auprès desquels il fit ses classes dans le West-Side de Chicago. Et pour tout connaisseur de ce genre à la fois exigeant et burné, cela constitue un label d’authenticité en soi. Avoir côtoyé Sam Lay, Billy Boy Arnold, Pinetop Perkins ou Tail Dragger avant d’assurer avec son propre band les lundis soirs au Smoke Daddy (dans le sinistre quartier de Wicker Park) ne peut que vous vacciner à vie contre la frime et le bullshit. Et c’est exactement ce que transpire ce nouvel album (son second seulement, depuis son retour de 2010). Produit par Kid Andersen (et enregistré chez lui, à San José), ce "Greetings From Greaseland" (d’après le nom du studio) perpétue avec brio l’héritage de géants tels que Jimmy Dawkins, Robert Lockwood Jr, Earl Hooker, Otis Rush et Magic Sam. À ses côtés, outre Andersen lui-même (à l’orgue et à la seconde guitare,) l’harmoniciste Aki Kumar s’avère un invité de choix, capable d’évoquer tour à tour les phrasés terrassants d’un Big Walter Horton ou d’un Kim Wilson en grande forme ("The Western Horizon", "Empty Bed Blues", "Havana Rock"). Derrière les fûts, l’ex-Little Charlie & The Nightcats June Core est tout aussi impressionnant de drive et de concision. Sur "Telephone Angel", Johnny retrouve même le toucher magique du jeune Buddy Guy circa "A Man & The Blues". Les fans des Animals salueront sa reprise instrumentale du fameux "House Of The Rising Sun", tandis que les amateurs avertis de West-Side blues apprécieront comme il se doit les versions proposées de "Cold Chills", "Homework" et "Tell The World I Do".

Magistral de bout en bout !

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico & BluesBoarder

Rockin’ Johnny Burgin