ROBIN TROWER – Coming Closer To The Day

Provogue / Mascot
Blues-Rock

Il faudrait être sourd pour ne pas l’entendre: depuis plus d’un demi-siècle, Robin TROWER figure en tête de liste des grands traumatisés de Jimi Hendrix. Mais à la différence notable de la cohorte de ses suiveurs, il n’imite pas le Voodoo Chile, non. Il le vit et le respire, bref, il l’HABITE. Comme l’énonçait Phil May lors d’une interview donnée voici une dizaine d’années, de nos jours, quantité de gamins s’avèrent capables de jouer Hendrix à la perfection. Le problème est qu’ils n’entravent par contre rien à POURQUOI Jimi jouait ainsi. Robin TROWER, lui, sait! Bien qu’ayant été élevé dans l’estuaire de la Tamise (à l’instar de ses comparses de Procol Harum, ainsi que de Peter Green et des membres fondateurs de Dr. Feelgood), ce gnome au nez cabossé connaît le blooze comme le revers de sa main gauche. Et que l’on vienne des confins de Seattle ou de Southend-On-Sea, rien de tel, quand on a la glaise poisseuse aux grolles, que de tenter de s’en extirper en visant les étoiles. Alors qu’il vient d’entrer dans sa 75ème année, l’homme aux 24 albums (et aux 17 contributions à ceux d’autres artistes) persiste donc à labourer le même sillon toxique et boueux que lors de son départ de Procol. Et le plus fort, c’est qu’il ne parvient ni à s’en lasser, ni à en saturer la foule de ses fidèles. Le truc? Sans doute le même que pour Hendrix, si ce dernier avait pu atteindre le même âge: de “Diving Bell” à “Someone Of Great Renown” (et ce “Lonesome Road” stratosphérique et hanté), le feeling incandescent qui présidait à ses “Bridge Of Sighs” et “For Earth Below” d’il y a 45 ans ne s’éteint toujours pas. “Excuse me, while I kiss the sky”, comme disait l’autre… Attention, brûlant!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

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Il est certain que Robin Trower pourrait en raconter des tonnes depuis A Whiter Shade Of Pale de Procol Harum, en 1967. Il a enregistré quelques disques avec eux avant de démarrer une carrière solo qui se poursuit de nos jours encore. Sont sortis 8 disques chez Chrysalis avant de poursuivre en enregistrant 14 autres albums pour d’autres…ainsi qu’une poignée de Live. Et voilà, mine de rien mais suivi à chaque pas par une armada de fans inconditionnels (dont notre rédacteur en chef), son 23ème opus qui voit le jour. Sur ce nouveau très bel album, Robin Trower vous offre 12 nouveaux titres d’un excellent Blues que le musicien nous délivre de sa voix chaude et apaisante, avec sa strat finement affûtée. Il suffit d’écouter “Little Girl Blue” pour s’en convaincre. A une époque on le comparait souvent avec Hendrix, mais il s’est si habilement approprié la technique du maître de Seattle qu’on le considère comme l’un des derniers représentants des Guitar Hero, sans pour autant se référer à l’auteur- compositeur de Purple Haze. Et puis son jeu colle si parfaitement à ses compositions que l’on ne se bornera plus qu’à parler de Blues-Rock authentique. Il suffit de mettre en boucle des morceaux comme “Lonesome Road”, “Tell Me” ou “Take Me With You” pour réaliser que l’on a à faire à de véritables petits bijoux de p…. de Blues! Un superbe album à retrouver dans toutes les discothèques d’amateurs de musique bleue, en compagnie de tous les albums précédents.
Et un conseil: allez voir Robin Trower en concert. Le bonhomme est petit de taille, mais immense par son talent. Vous en ressortirez bluffés, ravis, heureux, et vous deviendrez vous aussi un fan inconditionnel de ce merveilleux guitariste!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, May 6th 2019