ROBIN McKELLE – Impressions Of Ella

Doxie Records / Naïve / Believe
Jazz
Robin McKelle: nouvel album, Impressions of Ella

D’un éclectisme peu commun pour une vocaliste de formation jazz (et apparentés), Robin McKelle revient avec ce nouvel album (son neuvième) à ses toutes premières amours. En effet, Ella Fitzgerald fit longtemps office de figure tutélaire pour la jeune Robin au cours de ses années d’apprentissage, et après “Alterations” (paru en 2020), où elle apposait sa griffe spécifique à maints classiques pop, rock et country, et un “Melodic Canvas” gospel et soul (deux ans auparavant), c’est à la First Lady Of Swing qu’elle veut à présent rendre hommage. Elle ne s’est pas embarquée en pareille aventure sans munitions, puisqu’on la retrouve entourée d’un brelan royal: outre le légendaire Kenny Barron au piano, c’est le tandem des faux-frères Washington (Peter à la contrebasse et Kenny aux drums) qui y assure la section rythmique. Et il fallait bien ce type d’équipage pour soutenir le phrasé d’une Robin se dévoilant ici en pleine extase, dans son ambition de refléter l’inégalable créativité vocale d’un monument du jazz. En authentique funambule du rythme, du phrasé et de l’harmonie, Ella était en effet capable de fulgurances et d’acrobaties dont la virtuosité ne s’avérait cependant jamais gratuite. Et dès le “Old Devil Moon” d’ouverture, on comprend que ses trois compères ne se contenteront pas d’un simple rôle de faire-valoir: le vétéran Barron (80 piges le mois prochain) y prend une échappée belle à laquelle ses deux complices embraient comme lors d’une ascension du Tourmalet, tandis que le premier Gershwin du lot (“My One And Only”) bénéficie de l’accompagnement dépouillé (et quasi-stride) des seules ivoires du Maître, et que le “Lush Life” de Billy Strayhorn ne lui adjoint que la contrebasse d’un Peter s’y octroyant un bref solo, pétri d’une respectueuse inspiration. Après cette triple introduction en douceur, le swing le plus débridé reprend ses droits avec l’éperdu “How High The Moon”, sur la crête duquel les trois chenapans s’en donnent à cœur-joie, tandis que McKelle y confirme en scat une réelle imprégnation de son modèle. Le crooner Kurt Elling lui donne la réplique sur le jubilatoire “I Won’t Dance” de Jerome Kern (popularisé par Fred Astaire et Ginger Rogers, et qu’Ella reprit en 1961 sur son album “Ella Swings Brightly with Nelson”, avec Nelson Riddle) et Kenny Washington sort les balais pour le sensible “Embraceable You”, salutaire respiration avant le “Do Nothing Til You Hear From Me” de Duke Ellington. “Robbin’s Nest” de Illinois Jacquet, “Takin’ A Chance On Love, “April In Paris” et “Soon” forment le quarté conclusif de cet album au charme insidieux. Davantage qu’un simple hommage de plus, le plaisir manifeste qu’y prennent ses protagonistes l’érige en célébration et en festin, évoquant des temps pas si révolus où le jazz dessinait sur nos visages un sourire qui ne nous quittait plus.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 13th 2023

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Le roi de Phrygie, Midas, avait le pouvoir de transformer en or tout ce qu’il touchait. Nous ne sommes plus dans la mythologie grecque depuis des lustres, mais s’il existe aujourd’hui une personne qui possède quelque chose d’assimilable à ce don, c’est bien Robin McKelle, qui possède le talent de transformer en quelque chose de comparable tout ce qu’elle chante! Car quel que soit le style musical qu’elle adopte, elle fait mouche à chaque fois! Country, rhythm & blues, soul, et j’en passe… Et son neuvième album vient précisément corroborer l’assertion! En 2006 sortait le disque “Introducing Robin McKelle” sur lequel elle se faisait connaître en reprenant un douzaine de standards de la chanson américaine, et elle récidive aujourd’hui en rendant hommage à celle à qui elle doit tout, Ella Fitzgerald. La période du confinement et de la pandémie lui ont fait éprouver le besoin d’une sorte de retour aux sources et elle voulait retrouver ce swing qui l’avait aidée à percer en son temps. Elle a puisé dans le vaste catalogue de la Diva pour reprendre sans artifice 11 des titres fameux. Pour réaliser cela, elle fait appel à un trio de jazz renommé dans lequel on retrouve le batteur Kenny Washington, le bassiste Peter Washington et le pianiste Kenny Barron. Cet album, à peine née, est déjà plus qu’un grand classique!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, May 22nd 2023

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ROBIN McKELLE european tour :

16 mai : Bucarest (Roumanie)
17 mai : Deauville (F)
19 et 20 mai : Bologne (Italie)
24 mai : Utrecht (Pays-Bas)
26 mai : Rotterdam (Pays-Bas)

28 juin : Ajaccio (F)

11 juillet : Chambéry (F)
14 juillet : Maspalomas (F)
21 juillet : Narbonne (F)
22 juillet : Poretta (Italie)

2 août : Marciac (F)
5 août : Santander (Espagne)
13 août : Annecy (F)

12 octobre : Reims (F)

4 novembre : Bordeaux (F)
10 novembre : Rouen (F)
11 novembre : Conilhac-Corbières (F)