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Ne nous attardons pas trop à chercher, pour le moment, l’origine des compositions de Roberto Negro. Ce qui est important, c’est plutôt avec qui il avait envie de les mettre en musique. Habitué des duos avec The Ceccaldi & Roberto Negro ou Les Métanuits, des trio avec Buffle ou Garibaldi Plop, des quatuors avec La Scala ou Kimono, et même habitué des septuors, avec Loving suite pour Birdy so, avec toujours une floppée de brillants musiciens, Roberto Negro choisit de revenir au trio pour interpréter les douze pièces musicales de son nouvel opus, Dadada. Cette fois-ci, il joue du piano en compagnie d’Emile Parisien au saxophone soprano et de Michele Rabbia à la batterie et aux percussions. L’apport de l’électronique pouvant apparaitre parfois comme le quatrième membre du groupe.
Le disque trouve son origine dans une commande du Label Bleu au claviériste qui doit, pour l’occasion, former un nouvel ensemble musical. Ce qu’il fait, en réunissant donc les musiciens cités ci-dessus, Emile Parisien et Michele Rabbia. La rencontre entre eux s’est faite en deux temps: d’abord avec le saxophoniste, avec qui Roberto s’est découvert une passion commune pour le compositeur György Ligeti et avec qui il a déjà travaillé pour Les Métanuits, puis avec le batteur originaire de Turin, tout comme lui. Et puisqu’il y avait commande, il fallait aussi qu’il y ait écriture. Le titre, “Saison 3”, suggère déjà la thématique. On pense immédiatement aux séries qui abreuvent en permanence les chaînes de télévision, et qui dit série pense aussi épisodes. Voilà le fil conducteur de l’ensemble des 12 titres qui, à l’instar des séries de télé, doivent être beaucoup courts et posséder, eux, une cohérence interne. Ce qui est fait aussi bien par la qualité de l’enchaînement musical des titres que par leur contenu et leur signification qui évoquent aussi bien des noms de personnage (Sangu, Gloria, Rudi ou Sally Gueen) que de possibles lieux et événements (Bagatelle, The Upside Down ou Behind The Scene). Quand au titre de l’opus, il est parfait, les successions sonores et les enchaînements rythmiques et musicaux évoquant, à leur tour, la musicalité des écrits et peintures dadaistes. Et comme le dit lui-même le pianiste compositeur: “Autant lalala peut sonner mou, autant dadada résonne de manière plus incisive!”. Et de toute façon, si l’on multiplie “Da” par 3 musiciens, on obtient également DaDaDa.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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