ROBERT VINCENT – In This Town You’re Owned

THIRTY TIGERS
Americana
ROBERT VINCENT - In This Town You're Owned

Que peut-on espérer dans le monde de la musique, quand on est né à Liverpool l’année après que John Lennon se soit bêtement fait buter à New-York? Trois ans après le premier concert d’Echo & The Bunnymen, et alors que les La’s eux-mêmes s’y sont sabordés avant votre dixième anniversaire… Tandis que la plus obscure formation indie renonce à publier (faute de mieux) le moindre enregistrement sur support physique, Robert Vincent édite son troisième album avec l’appui du fils du grand Glyn Johns, Ethan. Le genre de type arborant à son CV d’avoir tout de même produit (entre autres) Paul McCartney, Ray Lamontagne, Kings Of Leon et Laura Marling, et qui ne se dérange par conséquent plus guère pour des seconds couteaux. Un destin contraire (devenu père encore adolescent) et nombre de dirty jobs et faux espoirs n’ayant pas réussi à le détourner de sa vocation, ce brave Robert persiste et signe ici dix originaux dans la veine qu’il s’est choisi, entre americana (“The End Of The War”, “If You Were You”, “Cuckoo” ou la plage titulaire), Tex-Mex façon John Hiatt (“The Ending”), rockab’ country (“My Neighbours Ghost”), blue eyed soul (“The Kids Don’t Dig God Anymore”, “Husk Of A Soul”) et high profile seventies pop (“I Was Hurt Today But I’m Alright Now”). On songe à un Gerry Rafferty affranchi de ses oripeaux MOR (“Conundrum”), ou encore à un Richard Hawley délesté de ses prétentions de crooner, mais on concède surtout à cet obstiné de Robert Vincent une plume et un registre suffisamment affûtés pour exciter l’oreille des exégètes les plus avertis. Le troisième essai marque donc le point, et remporte le match.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 27th 2019