Robert Randolph & The Family Band – We Walked This Road

EMI
Blues

Le grand maître de la Pedal Steel Guitar revient à deux titres dans l’actualité: tout d’abord parce qu’il assurera la première partie du concert que nous proposerons le couple (à la ville mais aussi désormais sur scène) Susan Tedeschi et Derek Trucks, au Trianon de Paris, le jeudi 7 juillet 2011, et ensuite parce que le lascar nous propose un bien beau quatrième opus avec cette formation originaire d’Orange, New Jersey, connue depuis une bonne dizaine d’année.
En ce qui concerne son leader, comme pour beaucoup de musiciens américains, c’est à l’église qu’il a fait ses premiers pas. Et pas seulement ses débuts, puisqu’il n’a longtemps officié que dans et pour sa paroisse. Puis, dans les années ‘90, il eut l’occasion de faire partie de la formation The Word, composée du pianiste claviériste jazz avant-gardiste John Medeshi, de Luther Dickinson à la guitare, de Cody Dickinson à la batterie et de Chris Chew à la basse, ces trois derniers étant membre du North Mississippi Allstars. Belle entrée en matière pour ce ‘profane’ qui allait découvrir un autre univers que celui de sa paroisse et que le combo mettra sur les rails su succès.

Les disques, au nombre de quatre, datent de 2002 pour ‘Live At The Wetlands’, 2003 pour ‘Unclassified’, 2006 pour ‘Colorblind’ et donc 2011 pour ‘We Walked This Road’. Sans oublier son apparition dans le DVD ‘Crossroads Guitar Festival’ de 2004, qui en a laissé plus d’un sur le cul. Pour les amateurs, notez également qu’il sera de la prochaine manifestation à Chicago, le 26 juin prochain, mais il n’y a déjà plus de billet d’avion pour s’y rendre, tous les vols étant complets!
Alors, puisqu’il nous faut rester sur terre, quelques précisions avant de nous lancer dans l’écoute de ce fameux quatrième opus, et concernant les membres du Family Band, déjà. Robert, le guitariste, est classé parmi les 100 meilleurs guitaristes du monde par le magazine Rolling Stone, juste après Angus Young! Il est accompagné par son frère Marcus à la batterie et sa sœur Lenesha au chant. Voilà pour la fratrie, le reste de la formation étant composé de Danyel Morgan à la basse, David Smirnoff et Brett Haas aux guitares.

Quant à la musique proposée sur cet album, disons qu’il s’agit de l’actualisation, de la ‘bluesisation’ et de la ‘rockalisation’ les plus audacieuses du gospel qui puissent se faire actuellement. C’est dire combien cette musique va vous surprendre, dans le bon sens du terme.
Le disque est produit par T. Bone Burnett, musicien mais aussi compositeur de chansons et de musiques de films et producteur (Los Lobos, K. D. Lang, Emmylou Harris, Arlo Guthrie, Alison Krauss et Robert Plant) et certaines pointures, non des moindres, se sont présentées pour mettre la main à la pâte: Ben Harper à la slide et au chant sur un titre, mais aussi Leon Russell au piano, Doyle Bramhall II la guitare, Jim Keltner à la batterie, sans oublier T. Bone Burnett en personne. Certaines reprises de Dylan, Lennon ou Prince se mêlent habilement aux compositions de Robert Randolph et pour lesquelles le producteur de l’ouvrage a apporté également sa plume.

Un disque à écouter impérativement avant d’aller se précipiter réserver ses places pour un concert qui restera dans les annales.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
Robert Randolph