ROBERT PLANT – Carry Fire

Nonesuch Records / Warner Music
Rock

En voilà un que l’on n’a plus besoin de présenter, Robert Plant. Il faut dire que depuis 1948 il a fait parler de lui, le bonhomme, avec notamment les 9 disques avec Led Zeppelin plus 4 Live et 2 compilations, et son onzième album solo! Il est toujours accompagné des Sensational Space Shifters: John Baggott, claviers, slide guitare, percussions et j’en passe; Justin Adams, guitares, Oud, percussions; Billy Fuller, basse, claviers, batterie électronique; Dave Smith, batterie, percussion, dembe; Lyam “skin” Tyson guitare et pedal steel. A la clef, 11 titres exceptionnels dans lesquels fusionnent sonorités électroniques, traditionnelles et plus classiques de manière indissociable et inséparable. Dix titres ont été composés par la plupart des membres de l’équipe, dont trois par tout le collectif. Le onzième titre étant une reprise, “Bluebirds Over The Mountain” d’Ersel Hickey, le titre le plus célèbre de ce chanteur- compositeur de Rockabilly. La voix de Robert Plant est toujours aussi ahurissante, Keep It Hide. Son aptitude à chanter dans les aigus est vertigineuse, même si les années et les décennies passées depuis les heures glorieuses du Led Zep ont laissé des traces sur les codes vocales. On avait déjà eu l’occasion de remarquer les indéniables qualités des membres de la bande à Robert Plant, qui s’offre ici le luxe de s’entourer de quelques invités prestigieux, comme le batteur Richard Ashton, le violoncelliste Redi Hasa, la chanteuse des Pretenders Chrissi Hynde et l’auteur- compositeur- interprète de Folk et de Pop qui joue ici du violon, Seth Lakeman.
L’opus débute par deux titres assez enlevés, mais les surprises commencent avec le troisième morceau, “Season’ Song”, qui est une fabuleuse ballade et chanson d’amour. De celles que l’on aurait voulu composer pour l’être qui nous est cher, mais on a, hélas, nos limites… Limites que Robert Plant s’amuse à ne pas savoir où elles se trouvent, comme pour mieux nous offrir ce dont nous aurions aimé être l’auteur. Et cela se poursuit avec la très belle “Dance With You Tonight”, et l’on est emporté par le torrent émotionnel qui nous submerge. Les musiciens, eux, ne restent pas dans leur bulle, puisque “Carving Up The World Again” et “Bones Of Saints” attestent bien que la lucidité fait partie de leurs nombreuses qualités! Robert Plant est comme les très bons vins, il est de mieux en mieux en prenant de l’âge!
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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