Blues |
Un bluesman noir, reconnu et respecté non seulement par la bluesphere mais aussi par les pontes du showbiz mondial, Eric Clapton inclus? À présent que le géant B.B. King nous a quittés, il n’en reste à l’évidence plus qu’un: Robert Cray. Même si ses dernières livraisons, oscillant entre rhythm’n’blues old school (ciblé afro-american middle class) et blues-rock FM (pour la majorité blanche et branchée), laissaient un brin à désirer à l’amateur de blues hardcore. Si ces travers persistent furtivement ici (le gentillet “Poor Johnny”, et son côté rebut de Santana), la dimension live, restaurant certaines des aspérités que notre homme s’obstine à gommer en studio, restitue davantage Robert Cray dans son jus. Cet album public, capté lors de 4 concerts californiens successifs en décembre dernier (et destiné à célébrer ses 40 ans de carrière) transpire à grosses gouttes cette bonne vieille chutzma sans laquelle il n’est de blues qui vaille. Robert se lance ainsi dans quelques soli risqués (tels ceux qui zèbrent “Won’t Be Coming Home”, “Right Next Door” ou “The Road Down”), et c’est bien le moins qu’il puisse concéder pour célébrer ses quatre décennies on the road. À preuve, il accueille le légendaire Lee Oskar (harmoniciste de War) pour un “Sitting On Top Of The World” d’anthologie (quand bien même ce dernier évoque en l’occurrence davantage Toots Thielemans que Little Walter), ainsi que Kim Wilson et Steve Jordan en personne pour un “Wrap It Up” fédérateur. Welcome home, buddy, tout est pardonné!
Paris-Move