Rob Tognoni – Energy Red

Dixiefrog
Blues

‘Energy Red’. L’Australien Rob Tognoni ne pouvait trouver mieux comme titre pour définir sa musique. A moins que ce ne soit une référence au sang sur la guitare de la photo intérieure, reste d’un concert un peu trop high energy, comme tous ceux que donne ce guitar hero depuis bientôt trente ans. Commencé comme il se doit par une giclée de Didjeridoo, l’album démarre sur les chapeaux de roue avec un ‘Take You Home Now’ bien nerveux, guitares à toute blinde, le riff saccadé à droite sur ton haut parleur, les éclats de solo à gauche, et cette voix de hard rocker au milieu, gueulant dans ta face. On n’en ressort pas indemne si on a mis le volume trop fort. Vous voilà prévenus! Le titre suivant, ‘Boogie Don’t Need No Rest’, rendrait légendaire le prochain ZZ Top s’il y figurait dessus. Pas moins! Et ça continue dans la même veine, sans débander un seul instant, avec un ‘Fire From Hell’ qui nous rappelle pourquoi le Rock Australien a pris tant de place à une époque. Le Blues ‘Someone To Love’ et sa guitare au son clair sonne comme une oasis dans la tempête du coup, bien que la voix de Tognoni soit tout sauf claire, pour le coup. Le scat hallucinant sur le morceau suivant, ‘Don’t Love’, le prouve. Ce mec aurait pu remplacer Angry Anderson dans Rose Tattoo sans problème quand l’autre s’est fait la malle. Nouvelle preuve sur ‘Queensland Heat’. Nouvelle preuve que Tognoni est aussi un grand compositeur. Ca fait beaucoup pour un seul homme! La reprise du ‘Can’t You See’ du Marshall Tucker Band est une autre bonne nouvelle, comme celle du ‘As Tears Go By’ des Stones, même si elle n’apporte pas grand-chose à l’ensemble, prouvant juste que l’homme est aussi un as de la guitare acoustique. Ah tiens, une autre reprise, un peu plus logique, celle du ‘Better Be Home Soon’ de Neil Finn. Logique? Ben oui, Neil Finn = Crowded House = groupe australien, on voit la lignée, là. Retour de l’électricité avec ‘So Fuckin’ Bored’, même si pour nous ça va, merci, on se fait pas chier pour un rond! Fin en beauté avec une chanson au titre explicite, ‘I Wanna Play An Iggy Pop Record Today’. Tempo 220. C’est très rapide. Si, si! Et nouveau conseil pour le bouton de volume. J’espère que vous avez baissé. A vos risques et périls.

Frenchy
Paris-Move

 

Joe Louis Walker est parti chez Alligator, Rob Tognoni arrive chez Dixiefrog après avoir quitté Provogue. Ainsi va la vie dans le petit monde du business musical et donc du Blues. Nous déplorons le départ du premier, c’est vrai, mais nous saluons avec bonheur l’arrivée du second à la Maison. C’est dans les cinq premières secondes de cet opus que presque tout est dit! Le grand chantre du Power Blues nous revient avec une nouvelle galette explosive qui va en laisser plus d’un sur le flanc. Moi qui ai eu le bonheur de croiser de nombreuses fois le musicien à L’Espace Blues, rue Barbanègre, chez Christian Legras, je peux vous assurer qu’à chaque fois le concert qu’il y a donné fut un grandiose moment de pur bonheur. D’autant qu’il est aussi généreux et gentil qu’il est talentueux et créatif! Le petit italien exilé en Tasmanie est un vrai ‘Product Of A Southern Land’, comme il l’a si bien chanté, et ses petites manies à la guitare sont la preuve qu’il joue excellemment bien de celle-ci. Aussi fidèle à sa musique qu’aux instruments qu’il joue, c’est toujours sur des Sign Guitars qu’il officie. Et les sonorités qu’il en extirpe grâce aux amplificateurs Boxmox ne déchirent pas les tympans mais laissent des empreintes profondes du côté de votre sensibilité, car le bougre sait s’y prendre pour non seulement faire sonner ses six cordes, mais également pour faire vibrer vos cordes sensibles. Car c’est aussi bien dans le blues rock que dans le blues lent qu’il excelle. Et c’est bien en trio qu’il distille ses morceaux de blues sanguinolents, assisté de Frank Lennartz à la basse et de Miro Kirch à la batterie.
La nouvelle galette contient 13 morceaux. Neuf sont de lui et il nous offre quatre reprises signées Tony Caldwell, Matt Taylor, Neil Finn et Jagger/Richards/Oldham. Le bougre parvient à personnaliser de sublime manière sa version de ‘As Tears Go By’, tout comme il nous avait gratifié d’une superbe reprise de ‘Like A Rolling Stone’ dans un disque précédent! Et que dire de l’hommage à l’Iguane avec ‘I Wanna Play An Iggy Pop Record Today’ qui est un vrai régal! Enorme!

Dominique Boulay
Paris-Move , Blues Magazine

 

Aussi mythique qu’un diable de Tasmanie, Rob Tognoni nous sort chez Dixiefrog un album aux sonorités aussi rouges et brûlantes que le feu qu’il fait cracher à ses guitares. ‘Energy Red’, album aussi rouge que le fameux Uluru, dans le Nord de l’Australie, surnommé le Coeur rouge de l’Australie. Car en écoutant cet opus on ne peut s’empêcher de se dire que Rob a le coeur rouge. Rouge sang, rouge vif, le rouge de la vie.
Découvert par son compatriote Dave Hole, Rob Tognoni a longtemps sévi chez nos amis de Provogue avant de rejoindre il y a peu le label bien de chez nous et qui marque la musique Blues au fer rouge par la qualité des albums sortis, Dixiefrog. Faut-il y voir un signe, mais l’arrivée de Rob chez Dixiefrog a donné un nouveau coup de boost au virtuose rageur de la six cordes, en faisant l’un des mythes vivants de la guitare blues.

 

‘Whilst Rob is a very powerful player, able to bring out power chords and driving riffs, there is also a subtle side to his playing that definitely reflects some of his influences, listed as including BB King, Hendrix, Grand Funk Railroad and Tony Joe White…’

Rob Tognoni