Americana

Natif de Toronto, élevé dans le New Brunswick et basé à Montréal, Rob Lutes remporta le titre de Canadian Singer Of The Yeat aux Canadian Folk Music Awards de 2017, en consécration de son album “Walk In The Dark”. Entre le J.J. Cale de “Naturally” (le “Knives” introductif, qu’il co-signe avec sa compagne Monique Riedel, mais aussi “By And By”, le délicat instumental “Away”, ou encore son adaptation du classique “In My Time Of Dyin'”), le premier Little Feat (“Lightning”) et le Neil Young de “Comes A Time” (“That Bird has My Wings”, “Work Of Art”, le ténébreux “Amsterdam” ou la plage titulaire), le huitième album de ce singer-guitar player et songwriter se distingue par le caractère à la fois boisé et feutré de ses arrangements. Les restrictions liées à la pandémie actuelle le contraignirent à enregistrer cet album en six studios disséminés à travers le pays, de sorte à ce qu’aucun des musiciens impliqués ne puissent s’y rencontrer physiquement. La première de ses prouesses tient par conséquent à l’impression de cohésion et de réelle intimité que dégage l’interplay auquel ils n’en parviennent pas moins. Le timbre voilé de Rob susurre souvent ce qu’il ne peut pas toujours s’empêcher de clamer (comme sur les aériens “Fisherman’s Rest”, “Shediac Bridge” et “Waiting For You”), et l’accompagnement subtil que lui prodiguent le piano, l’orgue et le Wurlitzer de Bob Stagg, la basse souple et ondulante de Solon McDade et les balais légers de Mario Telaro prolongent les arabesques que tissent les cordes acoustiques de Rob MacDonald (guitares, dobro et mandoline). Co-produit par le même MacDonald et Rob Heaney (ingénieur du son de Patrick Watson et Emilie-Claire Barlow), ce brelan de Robs aligne en douze plages une main suffisamment convaincante pour emporter l’adhésion de tout amateur d’americana bon teint.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 21st 2021

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A commander bientôt sur le Bandcamp de Rob Lutes, ICI