Rock

Quand le songwriter américain sort de sa tanière argentine pour dévoiler un nouvel opus, cela ne laisse jamais indifférent. Surtout quand il n’a rien produit depuis cinq longues années. Et comme, en plus, Richard Shindell fait également partie de ces artistes qui peaufinent leurs enregistrements jusqu’à ce qu’ils atteignent l’état de pur joyau, la brillance de celui-ci se fait d’autant remarquer.
L’album fut enregistré à cinq endroits différents, le choix des lieux ayant été effectué en fonction des sonorités et des effets que l’artiste voulait obtenir pour chacun des onze titres de l’ouvrage. Car chaque studio a, de par le monde, des spécificités, des originalités, un son et des particularités que les autres n’ont pas. De ces signes distinctifs qui leur confèrent justement leur singularité.
Auteur-compositeur, chanteur et musicien, Richard Shindell privilégie les instruments à cordes tels le bouzouki, les guitares électriques 6 et 12 cordes, les guitares acoustiques, mais aussi le piano. Il aime à travailler avec des musiciens qui manient aussi bien l’orgue Hammond que le violon, la vielle que la ‘pedal steel guitar’, le tout étant de nous installer, à chaque fois, dans les atmosphères qui conviennent le mieux à la lecture musicale de ses textes. Car s’il est une musique qui ne transige ni avec les notes ni avec les mots, c’est bien la musique folk. Celle-ci, en effet, a besoin de pureté et de limpidité pour que l’on dissocie parties instrumentales et parties vocales. Car Richard Shindell, c’est aussi une voix. Une de ces voix qui, de par sa beauté naturelle, met les paroles en valeur.
Sur cet album, ils sont quatorze musiciens à accompagner l’artiste. De un à six, selon les chansons, qui l’assistent dans sa démarche de ‘musicien-poète’ comme de ‘poète-musicien’. Difficile de trancher définitivement la question, car dans le cas de la musique folk, on hésite toujours à décider si la musique est au service des mots, ou l’inverse.

Pour ceux qui ne connaitraient pas encore le personnage, disons que Richard Shindell est un artiste américain qui a fait le choix d’aller vivre en Argentine avec sa famille. Il est apparu sur la scène folk à la fin du siècle dernier et ce qui a été déterminant, pour sa carrière musicale, est le fait que Joan Baez reprenne trois de ses chansons avant de l’inviter à jouer et chanter en première partie de sa tournée 1997-98.
Richard Shindell a publié neuf disques, dont celui-ci, sorti en 2009. Croyez-moi, il n’est jamais trop tard pour découvrir des artistes de talent, et du talent, le bougre en a.

 

Concert:
Richard Schindell sera en concert au Tennis Club de Domont le mercredi 15 septembre.

 

“C’est l’attente qui est magnifique”, disait André Breton. L’attente de ce concert du 15 septembre, à Domont, avec Richard Shindell à la guitare. Une attente pendant laquelle on se demande ce qui peut bien pousser des artistes à jouer la musique de leurs parents. Car plutôt que de se lancer dans le hip-hop, la techno ou toute autre forme musicale récente, Richard Schindell s’est tourné, s’est plongé, dans la musique folk. Celle où les mots ont autant de poids que les mélodies. Celle à laquelle des artistes comme Joan Baez ont donné leurs plus belles formes musicales.
Cela vous donne un album aux teintes douces où chaque mot, chaque instrument, est parfaitement à sa place. Les arrangements sont épurés et légers, sans nappes superflues de claviers ou de violons, ne laissant en arrière plan que l’essentiel, avec une rythmique aussi discrète que présente. Et quand un violon s’impose, c’est pour un court solo, comme sur ‘State of the Union’, le seul titre dépassant les cinq minutes. Un titre à l’image de l’ensemble de l’album: un titre qui fait un bien fou et qui vous fera replonger, direct, dans vos vieux LP de musique folk.

Avec cet album, Richard Schindell vous emmène vers un avenir radieux avec cette sensation folle que vous ne vous reniez pas. A écouter, absolument!