Jazz

Je me souviens, étant enfant, de cette jeune femme aux pieds nus qui apparaissait sur le petit écran noir et blanc. Mon regard était fasciné par cette artiste et cette musique venue d’ailleurs, et c’est grâce a des artistes comme elle, ou encore Ella Fitzgerald, Ray Charles et tant d’autre, les yeux émerveillés et les oreilles grandes ouvertes, que mon petit cerveau est tombé malade d’une belle maladie… que l’on appelle le jazz.
Je savais que ma petite sœur de cœur, Céline Bonacina, était sur ce projet, et je suivais de loin ce qui se passait, ravi de voir que toutes les femmes qui sont sur cet album sont des femmes que j’admire pour la qualité de leur travail, certaines d’entre elles merveilleuses dans les accompagnements, d’autres en admirables solistes, mais toutes passionnées. Aussi, je n’étais pas vraiment surpris de cette configuration choisie par Rhoda Scott, artiste pour laquelle je n’aurai qu’un flot d’admiration et de remerciements, car sans elle, ma vie aurait été sans doute toute autre, et merci également d’avoir fait en sorte que nous recevions sa musique pour pouvoir en parler.
La vie est étrange, car cette native du New Jersey s’est établie il y a si longtemps en France, alors que nous avons quitté la France pour le Texas.
Ce qui ressort de cet album, c’est avant tout cette belle entente entre toutes ces artistes qui font des merveilles: Airelle Besson, magique au bugle et à la trompette, Anne Paceo, toujours aussi remarquable et qui donne une fois de plus le meilleur d’elle-même, Lisa Cat-Berro et Geraldine Laurent, qui circulent comme des anges sur les titres qui, d’ailleurs, sont signés par certains membres du groupe, et les titres d’ouverture et de fin d’album, signés par Rhoda Scott.
J’aurai tout autant de mal à vous parler de Céline Bonacina que j’en ai à parler de Rhoda Scott, car dans les deux cas, ce ne serait que superlatifs. Céline, dont j’admire le travail depuis si longtemps et qui est juste savoureuse sur cet album, et nous, sommes trop proches pour que je puisse prendre un recul suffisant.
J’aime aussi le titre “Laissez-moi”, de Julie Saury, qui amène une touche de poésie “frenchy”. La belle énergie qui ressort de cet album, c’est un peu de l’âme de chaque protagoniste. Rhoda Scott, elle aussi, prend visiblement plaisir à jouer avec ces fées. Je connais bien son œuvre, et ici, Rhoda, de mon point de vue, va encore plus loin, et quel bonheur d’entendre sa façon de jouer au milieu de ses complices, un régal…!!
Tout se termine avec “Short Night Blues” où l’on retrouve une Rhoda Scott plus classique, se faisant doucement taquiner par ses sauvageonnes. Tout cela déborde de génie et d’énergie, et c’est donc pour les rédactions de Paris-Move et de Bayou Blue Radio un très grand cru sur lequel on a envoyé Frankie, notre rédacteur en chef, coller le sticker des “indispensables”, car nous, nous, remettons directement cet album au début, pour en profiter pleinement.

Thierry Docmac
Correspondant aux USA
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move

PARIS-MOVE, February 3rd 2022

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