REVERE RIVERS – I Was Born Of Water

Regional Records / Release Date: 22 August 2025
Southern Swing
REVERE RIVERS - I Was Born Of Water

On ignore si l’allitération qui désigne l’auteur de cet album est un pseudonyme ou non, mais on est d’ores et déjà certain qu’il n’est ni parent avec Paul Revere, ni avec Dick Rivers (dont le frère se prénommait Otto, comme chacun sait). Ce que nous enseigne son communiqué de presse est que ce garçon se mit tout jeune à la batterie (sous l’égide de son grand-père), et aux claviers sous celle de son bassiste de père (dont l’état civil est Tim Brewer), et qu’après avoir étudié auprès des keyboard masters de New-Orleans, il s’établit à Kansas City, d’où il paya ses dues au sein d’obscures formations dont le casse-croûte consistait à ouvrir le show pour The Roots ou Ivan Neville. Another Marvin Etzioni production, son premier album paraît comme de bien entendu sur le label de ce dernier, qui, comme pour The Riflebirds of Portland (chroniqués ICI), met la main à la pâte en co-signant quatre titres, tout en jouant alternativement de la guitare, de la basse, de la mandoline, de la slide, et même de la batterie sur trois d’entre eux. Le dénommé Rivers assure quant à lui, outre le chant, toutes les parties claviers, ainsi que la batterie sur huit plages, concédant son drum-stool sur l’opening track au master of the groove himself, James Gadson (Elkie Brooks, Jerry Butler, Rose Royce, Pointer Sisters, Booker T. & The MGs, Joe Cocker, Solomon Burke, Marvin Gaye, Bill Withers, Beck, Paul McCartney…), tandis que son paternel officie à la basse sur pratiquement toute la set-list. C’est le même David Ralicke que chez les Riflebirds qui arrange les parties de cuivres aux petits oignons, dont “A Girl Named Happiness” propose un premier échantillon. Outre le drumming irréprochable du vétéran, cette introduction signale en moins de trois minutes la direction de cette rondelle, que confirme ensuite le lascif “Lofty Politics”. Entre la moiteur de Mose Allison, Ben Sidran et Tony Joe White, un lazy beat s’instaure ainsi sous le souffle bienveillant de cuivres dignes des Memphis Horns. Notre homme s’aventure plus avant entre les pales suffocantes du “Angel Heart” d’Alan Parker, avec d’imparables southern ballads telles que “Where’d The Time Go?”, “Looking For A Brighter Day”, “The Mountains Are Calling”, “No Regrets Now” et “She Said, The Revolution’s Here” (imaginez Lennon backé par le Band cuivré de “Rock of Ages”), ou encore de funky boogaloos on Rampart Street comme “Love Is Greater”, “1st Sweet Kiss” et “Chuggin’ Down The Tracks” (dignes des regrettés Eddie Hinton, Dr. John et Allen Toussaint), au fil desquels il démontre ce qu’il a appris des zulu kings James Booker et Professor Longhair (tout comme un autre de leurs émules, Jon Cleary). Seul reproche à ce disque magistral, il culmine à moins d’une demi-heure… Le premier J.J. Cale n’en durait guère davantage, mais on le déguste pourtant toujours avec le même ravissement. Vous avez bien une touche repeat sur votre lecteur? Elle va vous être utile.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, July 17th 2025

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