Rock |
Répertorié comme étant Rock Psyché, Pub-rock ou encore Pop-rock, le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe originaire du 9-3 a une personnalité musicale certaine! Fondé en 2014 par deux zycos partis un certain temps outre-Manche pour parfaire leurs expériences en tous genres puis revenus en France avec certaines idées sur leur conception de ce que devrait être le band idéal, ils se sont mis au travail. Tout d’abord, pour créer REST IN GALE, nos deux voyageurs de la première heure, Julien Howler, voix, et William Rains, guitare, se sont adjoints quelques comparses: Louis Nadau à la batterie, Volker Saux à la basse, et Bul Montgomery aux claviers. Et ensuite ils ont travaillé et soigné leurs compos, pour les enregistrer. Deux EPs, entre autres, God Bless Jacob Delafon, part.1 et part.2 ont ainsi vu le jour. Ils ont ensuite gagné le tremplin Rolling Stone France, ce qui leur a permis de voir distribuer deux titres de leur premier disque sur les plateformes du Disquaire Day. Se faisant, ils ont poursuivi sur leur lancée et composé l’album de 10 titres dont je vous présente ici. Un ovni bourré de cette énergie explosive qu’ils balancent sur scène. L’esprit de dérision, l’ambiance de fête foraine et une certaine théâtralité font le reste. Avec en prime ce petit côté suranné qui vient rapidement s’ajouter au reste et dont témoigne la cover. Un album original, et qui devrait être remboursé par la sécu.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, January 14th 2021
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Entre le bastringue psychobilly de train-fantôme qu’exhibaient naguère les Washington Dead Cats (“Page Blanche”, “The Evil Electric Fall” ou la plage titulaire) et l’orientalisme des Balkans d’un Maharadjah Pee Wee Jones et des Juju Messengers (“Amari”, “I.S.H.A.”), les Parisiens de Rest In Gale ne s’avèrent guère aisés à classifier. Mais de là à les situer entre psychédélisme et pub-rock, il y a un gouffre que seuls d’apprentis attachés de presse en stage de première année peuvent se risquer à franchir. Avec ses choristes féminines, le twist “Is It Better” arbore ainsi une réjouissante touche Johnny Kidd meets Question Mark & The Mysterians (un peu comme chez les Lillois de Sheetah Et Les Weissmüllers), tandis qu’avec son riff emprunté à “London Calling”, “Bateau Ivre” rappelle les valeureux débuts de la Mano Negra (bien avant que Manu Chao ne s’affuble d’un grotesque bonnet péruvien doublé d’hermine altermondialiste Prisunic), et que “Pushful Grin” n’assume un climat proche de “Guns Of Brixton”, tandis que sur “Dream(z)”, Julien Howler arbore un accent cockney à faire pâlir Damon Albarn en personne. La country ballad “Sweet Disease” conclut cette bacchanale sur le mode d’une bien excusable gueule de bois. Après avoir ingéré, digéré et régurgité quatre décennies de mouvements alternatifs (et déjà enregistré deux EPs), les cinq hurluberlus de Rest In Gale viennent donc de mettre en capsule la feria qu’ils déploient d’ordinaire sur les planches. Et ce n’est non seulement pas triste, mais hautement recommandable. Si les symptômes persistent, renouveler le traitement.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, October 26th 2020