Rock |
La pochette avec sa lune de couleur ocre posée sur un désert tout aussi ocre laissait augurer soit un opus à la Klaus Schulze ayant quitté ses claviers pour une six cordes, soit un long périple déjanté à la Gong remixé par Brian Eno. Mais dès l’écoute du premier titre, ‘Thème d’Iluna’ (rien n’est meilleur que de bien préciser le motif de ce premier envol), on plonge direct dans l’univers magique de ce génial guitariste qui n’a malheureusement pas le centième de la reconnaissance qu’il devrait avoir. Le premier solo est un modèle du genre: pénétrant, charmeur et envoûtant à la fois, convaincant et classieux, surtout! Les neuf titres de ce superbe album sont tous signés Renaud Louis-Servais et l’on sent au travers de leur interprétation que les musiciens qui accompagnent le guitariste ont été choisis non seulement pour leurs qualité musicales mais aussi (et surtout?) pour leur lien émotionnel avec ce projet. Cela vous donne une suite de neuf titres qui forment une fresque grandiose, un périple dans un univers fascinant. Maître incontesté de la six cordes au même titre qu’un Olivier Durand ou un Mark Knopfler, Renaud Louis-Servais a mis pour cet opus les doigts dans la prise et il signe ici un véritable monument rock et jazzy à la fois qui vous fera frissonner. Ecoutez par exemple ce sublime solo de trompette signé Franck Guichert qui termine les neuf minutes de ‘Euria (Cycle de la Pluie)’. Sublime, vous dis-je…! Et tout le reste de l’album est à l’image de ce solo de trompette, beau à en réclamer le respect.
Grandiose, tout simplement grandiose!
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Performance remarquable que cet album proposé par Renaud Louis-Servais et son ‘Group’. Performance remarquable, car le maître des lieux réussit la prouesse de proposer un disque où la guitare est présente, certes, mais pas omniprésente, laissant place et espace aux autres instruments. Performance remarquable également car la ligne musicale de l’album survole les frontières entre rock, jazz et même world music. Rien n’est superflu ou redondant, tout est parfaitement en place et chacun des neuf morceaux nous emporte avec lui dans ce voyage auquel nous convie Renaud Louis-Servais. Le problème, pour certains, sera que l’opus s’avère quasi inclassable tant le mélange des genres y est judicieusement entretenu, comme pour ce ‘Pat’ qui semble avoir été composé comme musique de film. Rien d’étonnant donc à ce que je recommande cet album à tous les vrais amateurs de rock, de jazz et de world music.
Un son qui fera chavirer tout le monde!
Blues Matters (UK)