Blues |
Nous sommes le 21 février 2012, dans le salon d’honneur de la Maison Blanche où le Président Obama et pas moins d’une centaine d’invités rendent hommage à une musique qui influença l’histoire de la musique, le Blues. Pour cette soirée, le Président Obama a invité quelques pointures: Mick Jagger, Jeff Beck, B.B. King, Buddy Guy, Gary Clark, Warren Haynes, Susan Tedeschi et Derek Trucks, et tout ce beau monde sous la houlette de l’orchestre de Booker T. Jones. Après une courte introduction du Président pour nous dire à quel point il aime cette musique, Booker T. et B.B. King attaquent les premières notes de ‘Let the good time roll’ avec en ‘guest’ tous les guitaristes de cette soirée. C’est un assaut de Gretsch 6118T, de Gibson Les Paul GS 355 rouges ou bien de Fender Télécaster. Suit une bien belle version de ‘Saint James Infirmary’ par Trombone Shorty avat que les choses plus sérieuses encore ne commencent avec ‘Let me love you baby’, avec Buddy Guy et Jeff Beck à la six cordes. Au classicisme de Buddy, le Beck répond par des solos déjantés. Puis c’est l’arrivée de Mick Jagger en personne, avec une fantastique version d’un grand succès d’Otis Redding, ‘I cant turn you loose’. Le ‘Jagg’ se déchaîne avec un jeu de scène digne de celui de ses plus beaux jours, avec une voix claire, sensuelle comme on ne l’avait pas entendue depuis trop longtemps. Il nous offre une grande prestation pour un jeune homme de 69 ans. Avec Jeff Beck, ils attaquent un ‘Commit a crime’ de derrière les fagots sur lequel le guitariste du Surrey nous balance un solo tout en distorsion bien senti. Suit une intéressante version de ‘Catfish Blues’ par Gary Clark avant le sublime moment de cette soirée, le grand succès d’Etta James, ‘I’d rather go blind’, dans une émouvante version interprétée par Susan Tedeschi accompagnée par le duo magique Warren Haynes / Derek Trucks. Ce dernier fera se lever le public lors de son fameux solo de slide. Puis c’est un ‘Jagg’ très concentré qui attaque ‘Five long years’. Il se retrouve 51 ans en arrière, lorsqu’il chantait le Blues avec le groupe d’Alexis Korner au Marquee-Club, en 1961. Aux guitares, Buddy Guy, Jeff Beck et Gary Clark enchaînent les solos les plus fous. Place à plus soft et plus ensorceleur, ensuite. C’est d’abord Warren Haynes qui fait pleurer sa guitare sur ‘River’s gonna rise’ avant que Derek Trucks et Susan Tedeschi ne le rejoignent pour une énorme version d’un grand succès de Muddy Waters, ‘Rollin’ and Tumblin’. Enfin, tous les musiciens se retrouvent pour un énorme ‘Sweet home Chicago’. Jamais le ‘Jagg’ n’a été accompagné par autant de guitaristes d’exceptions. J’en ai compté neuf, c’est dire… Puis c’est Obama qui, n’en pouvant plus, vient pousser la chansonnette avec les géants de cette soirée. En rangeant le disque dans sa pochette, je me demandais à quand un pareil show au Palais de l’Elysée…?
Paris-Move