Soul |
À la manière des Dap-Kings ou Budos Band pour Daptone, le Radek Azul Band est le collectif de musiciens du label Q-Sounds Recording, ceux qui établissent le son et la marque de la maison. Après avoir déjà sévi à trois reprises sous ce nom auprès d’autres vocalistes, c’est avec la chanteuse anglaise Rebecca Dry qu’ils opèrent cette fois, mais le gang connait aussi d’autres incarnations (5 Jackals, The Adelians). Même si le répertoire original qu’ils proposent ici ne déparerait guère celui de la regrettée Sharon Jones, le registre vocal de Miss Dry la rapproche davantage des grandes Dusty Springfield (“Didn’t I ?”, “What You gave”) et Julie Driscoll (“New World”), deux des plus convaincantes tentatives de blue eyed soul au féminin jamais venues d’outre-Manche. Si la majeure partie des compositions provient de l’organiste et flûtiste Ludovic Bors, Rebecca Dry signe également les impressionnants “Watch What He Says”, “House Of Cards” (son solo de wah-wah psychédélique) et “Keep Trying”. Ces comparses s’approprient à leur propre mode le “Tainted Love” de Gloria Jones (veuve de Marc Bolan), dont Soft Cell fit un tube synthétique voici près de quarante ans. Que cette rondelle nous vienne de Seine-Saint-Denis ne fait que confirmer le retour et l’imprégnation bien vivace d’une soul à la fois millésimée et universelle: well done, chaps!
.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
.