Ray Charles – Live At Newport 1960

Frémeaux & Associés
Jazz

Fichtre, pour les fans de Ray Charles, Noël déboule cette année avec un bon trimestre d’avance! Outre l’intégralité de son concert au jazz festival de Newport en 1960, ce double CD propose une bonne quinzaine de raretés live, réparties sur les vingt mois consécutifs. En complément du superbe coffret “Live In Paris” paru naguère chez le même éditeur, deux plages inédites à l’Olympia (et issues des mêmes concerts) côtoient en effet des extraits de passages télévisés, ainsi que d’autres prestations françaises (Antibes, Palais des Sports de Paris) et suisses. Comme ses aficionados le savent pertinemment, c’est le Ray au sommet qui nous est ici présenté, au sortir de sa période Atlantic, avec à ses côtés le semi-big band qui lui permet d’exprimer toutes les facettes de son art. Les titres purement instrumentaux qui ouvrent ses concerts permettent d’apprécier pleinement toutes les ressources de l’orchestre: un gang de killers, capables de rivaliser avec les formations contemporaines de Count Basie et Duke Ellington, rien moins! Quand brother Ray débarque enfin, flanqué de ses fameuses Raelets, son répertoire de la fin des fifties se taille la part du lion: “Let The Good Times Roll”, “I Believe To My Soul”, “Drown in My Own Tears” mènent inexorablement à l’orgastique “What I’d Say”, qui jetait alors les danseurs sur la piste. Remarquablement masterisée, cette prestation vaut à elle seule l’acquisition séance tenante, mais les copieux bonus ne sont pas en reste. “Georgia on My Mind” et “Hallelujah I Love Her So” en simple quartet (captés lors de l’émission TV d’Hugh Hefner, alors patron du magazine Playboy), mais surtout l’instrumental “Blue Stone” d’Hank Crawford (alors directeur musical de son orchestre), sur lequel Ray Charles s’illustre au saxophone alto, raviront les complétistes de l’oeuvre du Genius. D’autant que cette compilation présente également quelques prestations rares, où l’on peut l’entendre délaisser encore son fidèle piano pour un orgue: hallelujah, indeed !

 

Patrick Dallongeville
Paris-Move / Blues Magazine / Illico & BluesBoarder

 

Ray Charles