Country |
À contempler son frais minois sous le Stetson immaculé, on craint d’abord n’avoir affaire qu’à une de ces bimbos manufacturées par l’industrie de l’entertainment nashvillienne. Erreur, Monseigneur: pour notre bonheur, Rachel HARRINGTON s’avère en fait de la race des pétroleuses et des écorchées vives. Tournant son mal-être et ses tragédies personnelles en valses détrempées de fiddle et de pedal-steel (“Drinking About You”, “If Wishes Were Horses”), elle évoque ici les suicides post-traumatiques au Vietnam (“The Barn”, “Mekong Delta”), et quand elle rocke le shuffle, c’est à la cadence des entraînements militaires (“Drop Zone”). Quand Rachel ne traite pas des affres sentimentaux, elle parle sans ambage de ses propres addictions, et de ses combats pour s’en extirper. C’est ainsi que les poignants “I Meant To Go To Memphis (but first I met cocaïne)”, “Save Yourself” et “Get Out While You Still Can” la hissent au niveau de l’immense Lucinda Williams. Soutenue par un gang de fins bretteurs (et produite par l’un d’eux, le guitariste Casey Neill), Rachel HARRINGTON livre une œuvre où la nausée le dispute à la résilience, un peu comme chez le Neil Young de la trilogie macabre. De la country sensible comme les maïs fraîchement coupés, et relevée comme un Southern-Comfort? Foin des clichés, un grand disque de genre, voilà tout.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, August 7th 2019
En tournée européenne en septembre/octobre (Pays-Bas, U.K.).
Toutes les dates sont sur le site de Rachel HARRINGTON, ICI
Pour commander les albums de la Miss, c’est également sur son site web, et c’est ICI
Bio de Rachel ICI
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