Jazz

Si l’on parle d’accordéon jazz au péquin lambda, celui-ci situera peut-être Richard Galliano, mais il est fort plausible qu’il lèvera plutôt les sourcils. Pourtant, depuis les grands Gus Viseur et Jo Privat, sans parler de Marcel Azzola ni d’Astor Piazzola (qui s’exprimait quant à lui sur le bandonéon), le piano à bretelles fait partie intégrante de l’histoire du jazz. Django Reinhardt lui-même ne débuta-t-il pas en accompagnant les fortiches dans les bals de la Bastoche? Les duettistes Quentin Dujardin et Didier Laloy font ici équipe avec le contrebassiste Adrien Tyberghien, pour délivrer un shoot revigorant à ces musiques aux confins du jazz et des musiques du monde. Un œil aux CVs respectifs de nos larrons: guitariste émérite, Dujardin a collaboré avec Toots Thielemans, Ivan Paduart, Richard Bona, Bert Joris, Manu Katché et Kevin Seddiki (entre autres). Quant à Laloy, il a contribué à plus de 120 albums, backé des artistes aussi divers et variés que Zazie et Gabriel Yacoub (Malicorne), et est considéré de nos jours comme l’un des principaux artisans du renouveau de l’accordéon diatonique. Naviguant ici entre klezmer et musette, ainsi qu’entre tango, musique baroque, western-spaghetti et rives du Gange, de l’Euphrate ou du Niger, nos trois complices ne font pas valser que les danseurs, mais aussi les étiquettes. Miles Davis l’avait énoncé: il n’existe au monde que deux genres de musiques, la bonne et la mauvaise. On en sirote ici le nectar, et on en redemande!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 25th 2020

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Site internet de QUENTIN DUJARDIN / DIDIER LALOY : ICI

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