PRINCESS GOES TO THE BUTTERFLY MUSEUM

Thanks For Coming // Morpho Music/Bertus
Electro-Pop
PRINCESS GOES TO THE BUTTERFLY MUSEUM

A-t-on déjà lu nom de groupe plus improbable? Alliance de l’acteur Michael C. Hall (“Dexter”) que l’on découvre ici en chanteur convaincant, du clavier Matt Katz-Bohen (Blondie) et du batteur Peter Yanowitz (The Wallflowers), Princess Goes to The Butterfly Museum publie son premier album, après deux singles et un E.P. annonciateurs. Fondé à New-York en mai 2018, ce trio s’inscrit dans l’historique tradition locale, au confluent de la musique, de la performance et des arts visuels. Omniprésente sur Instagram et les réseaux sociaux, la formation s’y est à ce jour davantage produite que sur scène, préfigurant de nouveaux canaux de diffusion en ces temps confinés, et réactivant le concept pourtant réputé désuet de vidéo-clip. Avec ses rhythm patterns que l’on jurerait samplés sur le “I Know What I Like (In Your Wardrobe)” de Genesis, “Bombed Out Sites” précède un “Nevertheless” tellement techno-disco que l’on n’en trouve d’équivalent que chez deux David ayant collaboré avec Eno et Nile Rodgers: Byrne et Bowie (quitte à citer explicitement ce dernier sur “The Deeper Down”). Avec leur climat heavy-ambient, la plage titulaire et “Moodarama” confirment l’influence prééminente du défunt Thin White Duke circa son ultime “Blackstar”, tandis que “Too Cool To Care”, “Armageddon Suite”, “Eat An Eraser” et “The Deeper Down” empruntent leur facture à la new-wave anglaise emblématique de New Order et Depeche Mode. Avec leurs riffs de synthés et leurs chœurs, “Sideways” et “Tomorrows Screams” rappellent l’éphémère collaboration de Queen et Bowie sur “Under Pressure”, tandis que “Angela Peacock” démontre l’axe potentiellement rock et tranchant du combo. Le pastiche bowien atteint son climax avec “Airhead”, sur les couplets duquel on jurerait reconnaître sa voix blanche si caractéristique. Un album au charme tellement réminiscent des années 80 et 90 que l’on oserait presque le qualifier de rétro. Post-moderne, dit-on plutôt de nos jours à ce qu’il paraît.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 4th 2021

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Princess Goes to the Butterfly Museum – “Eat An Eraser”:

Bombed Out Sites · Princess Goes to the Butterfly Museum (music video):