| Americana |
“La nostalgie, c’est le désir d’on ne sait quoi” a écrit Antoine de Saint-Exupéry. Un sentiment fait d’idéalisation du passé, dont semble être animé l’impavide Pokey LaFarge, né Andrew Heissler, descendant… d’Alsaciens. A l’heure où la musique grand public n’est jamais tombée aussi bas, félicitons-nous de la résurgence d’un americana où le chanteur, en dévotion des Ink Spots et de Tom Waits dans cette nouvelle phase (los) angeline, enfile sa casquette d’acteur pour les besoins promotionnels: el diablo sur “Fuck Me Up”, Frank Lux détective sur “Bluebird”, et amoureux fauché sur “Lucky Sometimes”, tourné avec Esther Rose à la Nouvelle-Orléans, légendaire reine créole de la Basse Louisiane… Une chanson magnifiquement triste à même de supplanter le “Somewhere Along The Way” de Nat King Cole dans toute bonne cérémonie de mariage qui se respecte. Et ce n’est pas l’abandon du country blues, du ragtime et du western swing, dont Pokey a tenté de démêler l’écheveau sur ses sept premiers albums, qui entamera notre enthousiasme zélateur. Car les cordes de “Rock Bottom Rhapsody” – littéralement “rhapsodie au fond du trou” – remplacent avantageusement mandoline, mirliton et autre washboard. Damned, l’avenir, c’était mieux avant!
Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, April 23rd 2021
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Pokey LaFarge – “Fuck Me Up” [Official Video]:
Pokey LaFarge – “Bluebird” [Official Video]:
Pokey LaFarge – “Lucky Sometimes” [Official Video]: