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Et voici une galette dont la note ne se discute même pas car l’opus s’avère indispensable à plus d’un titre: tout d’abord parce qu’il est le premier album du combo sudiste depuis…vingt sept ans. Un bail, une éternité. De plus, nous étions peu à imaginer la sortie de pareil album malgré la reformation de Point Blank en 2005 et une tournée en 2007 qui faisait suite à la sortie de ‘Reloaded’, un album enregistré ‘live’ et qui alignait tous les ‘hits’ du groupe. Le genre de truc qui vous colle le bourdon et en même temps vous donne envie d’en avoir plus, et plus encore.
Indispensable, l’opus l’est également parce qu’il enfonce le clou du ‘rock sudiste’ (certains diront ‘blues-rock’) dont le groupe phare, Lynyrd Skynyrd, porte toujours aussi fièrement les couleurs et qui semble retrouver un nouveau souffle en ce début du vingt et unième millénaire malgré les tuiles qui se sont abattues sur le combo, depuis sa formation.
Repéré par Lone Wolf Production (ZZ Top, Hank Williams Jr.,…) et pris en main par Bill Ham, le manager de ZZ Top, le groupe avait tout d’abord sorti deux superbes albums estampillés ‘rock sudiste’ (‘Point Blank’ en 76, puis ‘Second Season’ un an plus tard) avant de voir leur musique prendre un virage plus hard rock avant de basculer vers du rock pour radios FM, au début des 80’s. Le genre de soupe qui se laisse entendre, mais qui vous colle une sacrée distance avec les vrais amateurs de rock.
En 81 le groupe sort un album-clef, ‘American Exce$$’, qui contient le hit ‘Nicole’. Le titre cartonne et atteint très rapidement la 39ème place du Billboard US. Moins médiatisés que leurs homologues de Lynyrd Skynyrd, Point Blank n’arrive toutefois pas à s’imposer sur les ondes et ‘Nicole’ restera malheureusement le seul titre du groupe à avoir été classé dans le Top 40 US, malgré le talent incontestable de deux supers guitaristes, Kim Davis et Rusty Burns, et d’un chanteur à la voix énorme, Johnny O'Daniel.
Pour cause de déception ou frustration pour les uns, divergences musicales pour les autres, Point Blank se sépare en 1983, avant de se reformer 22 and plus tard, en 2005, autour de 3 membres fondateurs: Rusty Burns, John O'Daniel et Philip Petty. Kim Davis absent, Rusty Burns ferraille désormais à la six cordes avec Buddy Whittington, un pote de longue date et qui a connu succès et reconnaissance en tant que membre des Bluesbrakers de John Mayall.
Avec ‘Fight On!’, quelques trente ans après le premier opus, Point Blank revient au son de ses débuts, un rock qui décoiffe. Un rock qui en impose et qui déménage, un rock qui pose les fondamentaux du renouveau du rock sudiste. Un rock qui vous dégage bien autour des oreilles, comme chez le coiffeur, et qui vous file du fortifiant pour aller faire la nique à tous les trucs indigestes qu’on vous refile sur certaines radios.
Pour finir, je ne vais pas vous dire que tel ou tel titre vaut mieux ou moins bien que tel autre car les onze sont de grande classe, tout simplement, et je trouverai mesquin le loustic qui vous épluchera la galette. Je pense d’ailleurs que personne n’osera, tellement le scud est mortel.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Point Blank