Piers Hackett / Base Camp – The Racing Snake

autoprod. / Crops Blues Mag
Blues

Sur cet album, Piers Hackett se met à nu de la manière la plus authentique qui soit, musicalement parlant s’entend. Les sonorités roots jouées acoustiques sont, en effet, les plus appropriées pour restituer le plus fidèlement possible les émotions que l’artiste souhaite partager avec ses auditeurs, son public. Chanteur du groupe Base Camp, il a eu une nouvelle fois besoin de cette échappée en solitaire pour exprimer plus intensément encore tous les sentiments qui doivent l’étreindre en profondeur. Violon, guitare, bottleneck, banjo, contrebasse sont les armes qu’il a choisies pour entrer en communication directe avec le public.
Je pensais à Grayson Capps, hier encore, et à l’opportunité de l’inviter à venir jouer en région parisienne dans les mois à venir. Et coïncidence qui n’est surtout pas le fruit du hasard, ne voilà t’il pas que l’occasion m’est fournie d’écouter quelqu’un beaucoup plus proche de nous, sur le plan géographique, dont les mélodies, l’affect et même la voix, parfois, évoquent le songwriter de la Nouvelle Orléans. Autre similitude avec l’artiste américain évoqué, Piers vient du Sud. Comme ci la France méridionale pouvait susciter les mêmes émois que ceux émanant de cet état américain si proche de nous par son histoire, et lui-même proche du méridien et du Golfe du Mexique encrassé.
Sur ce très bel album, Piers vous propose onze titres qui touchent et ne laissent pas indifférents. Il n’aura fallu que trois jours au chanteur-compositeur-musicien pour enregistrer cet opus et ce, sans aucun artifice et autre effet de studio. Car la sincérité n’a pas le temps d’attendre que l’on construise, élabore, habille et structure les choses. Et pourtant, il y a construction, élaboration, arrangements et structure dans cette musique dont seule l’apparence paraît simple. Même la reprise du mythique ‘Money’ de Pink Floyd, joué ‘unplugged’ ne dépare pas dans ce disque tant l’atmosphère générale qu’il génère se prête à cette transformation et à cette ‘deuxième mise à nu’.
En bref, une véritable découverte, sans jeu de mot, et qui mérite le détour.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

 

Enregistré en trois jours en décembre 2009, ce deuxième album de Piers Hackett, chanteur de Base Camp, traduit ce que l’artiste a voulu exprimer de manière spontanée, sans retenue, comme pour se libérer l’esprit et le cœur.
Sûr que le thème du ‘Racing Snake’, ce serpent qui court, n’est pas vraiment original mais il est tout de même bien plus fort que celui des chansons d’amour ou de séparation maintes fois ressassé. Du coup, les paroles des chansons collent superbement à un peu de guitare acoustique ici, à du violoncelle par là, à du banjo et des percus légères plus loin, comme si aucun instrument ne devait s’imposer de trop et que seule devait rester l’atmosphère de l’ensemble.

Ici, pas de grosse production ni de son éléphantesque. Enregistré en studio en ‘live’, sans overdubs ni autres bidouillages techniques, l’album ne cherche pas à tourner à la démonstration. Qu’y entend-on? Un blues à l’ancienne qui va rabattre le caquet à pas mal de monde et foutre une belle claque à bon nombre de grosses prods car au travers de ce ‘Racing Snake’ le Piers Hackett s’impose comme un auteur-compositeur-chanteur-musicien ‘roots’ plus consistant que jamais.

Côté adaptations, le bougre démontre qu’il est également diaboliquement doué, sans doute pour avoir croisé qui l’on sait, au Crossroad. A preuve, cette étonnante et superbe version acoustique du célébrissime ‘Money’, des Pink Floyd. Un titre que Piers adapte, arrange, modèle, pour en faire une chanson qui semble avoir été écrite par et pour un bluesman. Etonnant et surprenant, mais très prenant, ce ‘Money’ qui clôture un album tout au long duquel on est happé par la beauté des onze titres qui mêlent simplicité à émotion.
En bonus, vous avez droit à un douzième titre (presque) caché, quelques secondes après ‘Money’, histoire que ce ne soit pas le flamand rose, mais Piers, qui ait le dernier mot.

Allez, suivez ce serpent qui court, et vite, car d’ici quelques temps il sera trop tard pour le rattraper, et vous le regretterez, croyez-moi.

A consulter:
http://www.myspace.com/basecampbasecamp

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