Philip Sayce – Ruby Electric

Provogue
Blues

‘Let The Love In’, le premier titre en duo avec Melissa Etheridge, son ancienne patronne, vous prend à la gorge. La grosse claque! Ca fuse de partout, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Et ça ne s’arrange pas avec ‘Set Us Free’. Total virtuose à la guitare (il rappelle beaucoup le défunt Jeff Healey, avec qui il a joué pendant trois ans et demi. Ecoutez le morceau éponyme, ‘Ruby Electric’, et vous verrez entendrez…!), Sayce est aussi un très bon chanteur et un grand songwriter (‘Were you There’), autant capable de mettre le feu au studio (‘King of New Mexico’) que de faire fondre les filles (‘Daydream Tonight’)!!
‘Ruby Electric’ est annoncé comme un album de transition, comprenant six titres en studio produits par Dave Cobb et huit en Live, mixés par le légendaire Eddie Kramer, connu bien sûr pour son travail avec Jimi Hendrix, Led Zeppelin et David Bowie, en attendant le prochain vrai album, en 2012. Il donne pourtant toute la mesure du talent du canadien né au Pays de Galles. Plus brute de pomme, évidemment, la partie Live dont certains titres ont été enregistrés en France, nous montre un musicien époustouflant, dévoilant un peu plus ses influences. Hendrix, beaucoup (‘One Foot In The Grave’, ‘Angels Live Inside’), Stevie Ray Vaughan, aussi (‘Slipaway’), mais les dépassant pour devenir lui-même un maître de la six-cordes (‘Alchemy’). L’album se termine par un medley du ‘Cinnamon Girl’ de Neil Young et de ‘She’s So Heavy’ des Beatles. Mais Philip Sayce vaut mieux que des reprises, il a le potentiel d’un Joe Bonamassa dont il a l’âge et avec qui il partage le même label, sans parler de la virtuosité. Qui le fera passer à l’étage du dessus, comme Kevin Shirley a su le faire pour Joe? Réponse en 2012, peut-être…

Frenchy
Paris-Move

 

C’est une énorme déflagration musicale que constitue le nouvel album de Philip Sayce. Celui-ci se décline en deux volumes et il y a matière à faire couler des torrents d’encre à propos de chacun d’entre eux…

Le premier, enregistré du côté d’Hollywood et Los Angeles, est un disque composé de cinq morceaux gravés en studio et d’un Live capté au Lion’s Share. L’intérêt majeur de ce premier opus réside dans le fait que le premier titre est chanté conjointement par Philip Sayce et Melissa Etheridge, avec qui il enregistra quatre albums après avoir été le side guitariste de Jeff Healey. Philip a d’ailleurs été présent sur deux albums de ce dernier et était passé par l’Olympia en compagnie de cet immense artiste parti bien trop tôt.
Les musiciens qui l’accompagnent sur ce premier chapitre de l’ouvrage ont pour nom Kenny Aronoff et Joey K. à la batterie, Fred Mandel à l’orgue, Dave Cobb et Roger Bueno à la basse, mais aussi James Sayce au chant et à la guitare sur ‘Daydream Tonight’.
Si ce premier opus pouvait faire figure de carte de visite, il aurait de quoi filer le vertige à n’importe quel musicien en herbe, car certains loulous sont loin d’être des petits joueurs: Kenny Aronoff, pour commencer, est batteur depuis 1980 et a joué notamment avec John Mellencamp, The Smashing Pumpkins, Bob Seger, John Fogerty, Melissa Etheridge, Jon Bon Jovi, Elton John, Bob Dylan, Rod Stewart, Alanis Morissette, The Rolling Stones, Lynyrd Skynyrd, Willie Nelson, Waylon Jennings, Puddle of Mudd, Avril Lavigne, Joe Cocker, B.B. King, Mick Jagger, Ray Charles, Alice Cooper, Meat Loaf, Bonnie Raitt, Ricky Martin, Santana, Trey Anastasio, Michelle Branch, Vince Gill, Gladys Knight, Aaron Neville, Trisha Yearwood, Patti LaBelle, George Jones, Conway Tritty, The Buddy Rich Big Band, et bien d’autres encore…!
Fred Mandel, organiste et pianiste, a aussi quelques pépites dans son coffre à bijoux personnel: The Domenic Troiano Band, Alice Cooper, Pink Floyd, Brian May, Queen, Freddie Mercury, Elton John, Bernie Taupin et Supertramp.
Ces deux lascars, Fred Mandel et Kenny Aronoff, faisaient déjà partie de l’équipe des musiciens ayant bossé sur les deux albums studios précédents de Philip Sayce, ‘Peace Machine’ et ‘Innerevolution’.

Le deuxième chapitre de cet album est le fruit de captations Live de concerts donnés pendant sa tournée européenne de l’année dernière en Allemagne, en France et en Hollande. Il fait d’ailleurs de nombreux commentaires en français, preuve, s’il en est, que des morceaux ont été enregistrés soit au Réservoir, rue de la Forge Royale, lors de son passage à Paris, soit lors des prestations données en première partie de la tournée Deep Purple. Quoi qu’il en soit, chacun de ses concerts était fabuleux, peu importe de quelle soirée proviennent ces titres, des morceaux de ses précédents opus studios à cette extraordinaire reprise de ‘Cinnamon Girl’ de Neil Young et cette géniale version de ‘I Want You, She’s So Heavy’ du duo à la pomme Lennon/Mc Cartney.
Et que dire du combo full power qui avait mis le feu dans toutes les salles, avec Joel Gottschalk à la basse et Fritz Lewak à la batterie, les deux ‘tour’ complices du chanteur à la guitare de braise.

Un album déluge de sons qui rendra plus facile la reprise hivernale des activités de tous après cet été 2011 pourri, humide et à oublier bien vite, contrairement à cet excellent opus.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)