Peter Nathanson – Best of

Witch Music / Mosaic Music Distribution
Blues

Y’aurait-il encore des amateurs de blues sur Paris, et même en France, qui ne connaîtraient pas Peter Nathanson? Le ricain à la Fender devenu parisien et que l’on peut croiser dans tous les clubs où le blues se fait entendre tout comme dans les lieux où les notes bleues ne sont pas les plus jouées, car le bonhomme est ainsi, ouvert à tout, et à tous, ave ce cœur gros comme ça qui vous fait très vite sentir comme l’un de ses potes.

Peter Nathanson, ce n’est pas seulement un physique de beau gosse tout droit venu de Boston, ville d’où nous arrive aussi un autre prodige du blues, Jesse Dee, car Peter Nathanson c’est surtout un sacré gratteux qui s’est fait les dents au contact des Robben Ford et Steve Lukhater, entre autres. Un guitariste qui s’est essayé à jouer du Jeff Beck et du Hendrix avant de s’immerger dans un blues plus carré, mais tout aussi intense et explosif.

Le maître de la six cordes va alors aligner cinq albums, dont le tout dernier, le live ‘Urban Blues’ date, déjà, de 2007. Un live qui marquait, à sa manière, près de quinze ans de scène.
Deux ans après cet album live, c’est avec un opus sous forme de ‘Best Of’ que Peter Nathanson marque, à sa manière, ces quinze années dédiées corps et âme au blues.
De toutes ces années et de ses albums studio, Peter a sélectionné 16 titres, dont près de la moitié de ‘Riviera Rose’, album qui avait marqué la fin de son aventure avec le label français XIIIbis Records. Parmi ces titres, on ne pourra faire l’impasse sur ‘Town Girls’, ‘Riviera Rose’, et l’excellent ‘You’re Burning Me Up’, qui débute d’ailleurs ce ‘Best Of’.

Pour quelle raison le Peter a-t-il fait l’impasse sur son premier opus, ‘Blues Calling’ ? Nous le lui demanderons, car il est étonnant de voir ainsi un album totalement zappé, mais sans doute que le bluesman aux lunettes noires a ses raisons, et il nous les donnera, j’en suis sûr.

Trois titres sont extraits de ‘Under The Acid Sky’, dont le brûlant ‘Walking Shoes’, et cinq de ‘Houdoo Guru’, album qui marqua une autre étape dans le jeu et les compos du guitariste de Boston. L’influence française, ou parisienne? Cela aussi, nous le demanderons à Peter, car il faudra bien que le lascar s’explique sur ces choix, sur ‘ses’ choix pour ce ‘Best Of’, car pourquoi aussi n’avoir repris qu’un titre de l’album ‘Urban Blues’, et qui n’est pas une compo mais une reprise d’une chanson de Robert Johnson, ‘Walking Blues’.

Et en réécoutant cet album, il me vient le désir soudain de découvrir un ‘Best Of’ sur deux CD. Sans doute que des journaleux en herbe auraient crié à l’ego démesuré, ou au remplissage, mais que ces vautours frustrés se la jouent plus calme car le Peter aurait réellement mérité un ‘Best Of’ sur deux CD. Mais bon, le lascar a fait son choix, et il a ses raisons, alors respect, man.

Un excellent album, indispensable à tous ceux qui n’ont jamais entendu jouer Peter Nathanson, un très bel album de plus pour les amateurs de blues et un indispensable pour tous ceux qui possèdent déjà tous les autres CD du Monsieur, car le mec n’est pas qu’un musicien, c’est un Monsieur, et avec un grand ‘M’. Je le disais, respect, man !

Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy

 

Le plus difficile pour Peter Nathanson a sans doute été de faire le choix des morceaux qui allaient figurer dans l’opus. Car il y a, certes, de petites disparités entre les différentes compositions de Peter, mais de là à décider qu’une telle est meilleure que telle autre, cela n’a pas dû être simple. Et puis, à chacun son boulot, après tout !
Mais finalement, heureusement que c’est un CD que nous avons, parce que sur un vinyle, il n’y aurait pas eu la place pour soixante dix minutes de bonheur,….ou cela aurait du être un double-album.

En tout, donc, sept plages extraites de Riviera Rose (2003), cinq de Houdoo Guru, (2001), trois d’Under the Acid Sky (1998) et seulement une d’Urban Blues, (2007). Un opus trop récent pour que des titres figurent déjà dans un Best Of?
Reconnaissons que d’un point de vue chronologique, le choix des morceaux permet d’apprécier la maturité en devenir du musicien, même si l’artiste, natif de Boston (Massachusetts), a toujours joué un blues rock d’excellente figure. Et celui-ci est de plus en plus pointu, tant du point de vue des mélodies que du jeu de guitare.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la compilation Blues Guitar Attitudes (2002) dans laquelle il figure, rassemble des artistes tels Eric Clapton, Walter Trout, Dave Hole, Michael Katon, Van Wilks, Rob Tognoni ou Craig Erickson, excusez du peu…
Cela situe l’artiste dans la mouvance dont il se réclame. Et l’écouter attentivement, confirme qu’il s’améliore et se bonifie encore et encore dans la voie choisie. Ce qui ne peut que nous contenter car cela nous promet encore de fabuleuses surprises et de grands concerts en perspective.

Faisons tout pour qu’il ne reparte pas aux States trop vite. Pour une fois que nous en avons un bon à la maison, gardons le!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

A consulter, bien entendu :
http://www.myspace.com/peternathanson
http://www.myspace.com/witchmusick

Peter Nathanson